Une pluie sans fin (暴雪将至, Bàoxuě jiāng zhì; littéralement « La tempête qui arrive ») est un thriller chinois écrit et réalisé par Dong Yue, sorti en 2017 en Chine et cet été 2018 en France.
Ce premier long métrage a obtenu le Grand prix du festival policier à Beaune en 2018. A l’occasion de sa sortie en vidéo aujourd’hui, je vous propose un retour sur ce polar social…
SYNOPSIS
1997, à quelques mois de la rétrocession de Hong-Kong, la Chine va vivre de grands changements… Yu Guowei, le chef de la sécurité d’une vieille usine, dans le Sud du pays, enquête sur une série de meurtres commis sur des jeunes femmes. Alors que la police piétine, cette enquête va très vite devenir une véritable obsession pour Yu… puis sa raison de vivre.
Avis sur Une pluie sans fin
Dès les premières images, une sortie de prison, on comprend qu’on est en Chine par un petit détail… Afin de régler les dernières formalités administratives, une employée de la prison demande l’orthographe de son nom de notre héros, Yu Guowei. Il lui répond en détaillant les trois sinogrammes qui le compose » Yu de Vestige » « Guo de nation » » Wei de glorieux ». Et quand on lui demande quel est le nom de famille parmi ceux là, il répond «Yu de Inutile… » Et en effet sa quête de gloire , d’œuvrer pour le bien de sa nation s’est révélée d’une profonde inutilité, d’une contre productivité. Son obsession de retrouver l’assassin des jeunes femmes a mếme entraîné des pertes humaines et gâché son existence. Flashback en 1997.
Pas plus en 2008 (le début et la fin du film) qu’en 1997 – l’action se déroule principalement à cette époque, Yu n’a réussi à trouver sa place dans la société, ni en amour, ni au travail. On peut d’ailleurs se demander , au vu de certains éléments à la fin, ce qu’il a inventé et fantasmé…
L’enjeu principal, l’enquête de M.Yu, qui ressemble certes beaucoup à celle d’autres enquêteurs amateurs ou professionnels obsessionnels (Seven, Zodiac, Memories of Murder, Prisoners…).
Dong Yue y ajoute des éléments historiques et sociétaux de la Chine. La rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997, les mutations économiques, sociales et politiques la tempête et la vague de froid , véritable catastrophe naturelle dans le Sud de la Chine en 2008… En cela, on peut considérer que le titre original était mieux trouvé, surtout que la tempête n’est pas forcément que climatique…
Pour son aspect social et historique, Dong Yue rejoint les films de son compatriote Jia Zhang Ke (Au -delà des montagnes , A touch of Sin). C’est cette partie-là de l’histoire, hélas moins développée, qui m’a le plus plu. La partie polar étant finalement moins ma tasse de thé car moins originale.
Formellement, le film est sombre, le climat pluvieux, les lumières froides et électriques…
Comme pour mieux coller à la noirceur du scénario. Noir, c’est noir, il n’y a plus d’espoir.
La photographie peut s’avérer très belle si on aime les ambiances pluvieuses et -parfois- poisseuses. Sous une épaisse couche de nuages – le soleil est toujours caché- les usines et immeubles délabrés sont les principaux décors du film.
Autre plus : l’interprétation. L’acteur principal, Duan Yihong est très bon, les autres bien choisis… Très expressifs, ils savent gérer les longs moments de silences qui parcourent le film.
Malheureusement, il y a trop de longueurs, beaucoup trop de silences…
Quelques erreurs de débutant, n’oublions pas que c’est le premier film de Dong Yue.
Pour conclure, je dirais qu’il vaut mieux avoir le moral pour voir ce polar social qui révéle un cinéaste prometteur.
Une pluie sans fin (暴雪将至 , Bao xue jiang zhi)
Réalisation Dong Yue
Scénario Dong Yue
Acteurs principaux :
Duan Yihong
Jiang Yiyan
Société de production Century Pictures
Pays d’origine Chine
Genre thriller
Durée 116 minutes
Sortie 25/07/2018
Distributeur : Wild Bunch
UNE PLUIE SANS FIN, en DVD & Blu-ray le 28 Novembre 2018
|
|
|