Retour sur le premier film réalisé par Rupert Everett, un drame est consacré à Oscar Wilde qui sortira en VOD prochainement
The Happy Prince de et avec Rupert Everett narre la vie d’Oscar Wilde ou plutôt ses derniers instants de vie, en pleine déchéance et désillusions…
Le titre reprend celui d’une nouvelle d’Oscar Wilde, The Happy Prince and Other Tales.
L’auteur dandy du portrait de Dorian Gray), jadis adulé, est désormais un homme souffrant et sans le sou… On découvre un homme qui s’autodétruit et détruit, sans le vouloir, tous ceux qu’il aime ou qui l’aiment….
Un homme plein d’humour également, sur son lit de mort l’auteur irlandais aurait dit « Soit c’est le papier peint qui disparaît, soit c’est moi… »Oscar Wilde était aussi un conteur hors pair on le voit ainsi raconter à deux jeunes Parisiens, bouche bées, le conte du « Prince Heureux », conte qu’il narrait à ses propres enfants le soir (Cyril et Vyvyan) … Ce conte a donné son titre au film, et c’est aussi un fil directeur en quelque sorte pour le réalisateur.
Pour ce film, Rupert Everett s’est entouré d’une distribution est prestigieuse : son fidèle ami Reggie est joué par Colin Firth (impeccable), la femme de Wilde est campée par Emily Watson. On retrouve aussi Tom Wilkinson en prêtre compréhensif, et Béatrice Dalle en tenancière de bistrot « grande gueule » ! Aucune fausse note. Et « bien sûr » les acteurs s’expriment en français, anglais ou italien en fonction des lieux où demeure Wilde.
Everett s’est attribué le rôle principal, et il faut dire qu’il incarne à la perfection le poète esthète, même s’il ne lui ressemble pas vraiment physiquement.
On comprend qu’il soit touché par le sort de l’artiste, lui -même ayant fait son coming out dans les années 90 – même si les conséquences ont été heureusement moins retentissantes et dramatiques pour lui que pour Oscar Wilde. C’est un bel hommage à Oscar Wilde, l’homme mais aussi l’artiste.
La mise en scène est très belle et soignée : décors, costumes, éclairages… La vie sexuelle débridée de l’écrivain est suggérée – le réalisateur fait ainsi éteindre la lumière à un amant de Wilde. C’est beau et ça suffit parfaitement au spectateur !
On remarquera aussi des idées de mise en scène intéressantes ( son incarcération vue dans une œillère) voire poétiques.
On se doutait que Rupert Everett serait un bon Oscar Wilde à l’écran, mais on doit désormais rajouter que c’est un conteur d’histoires doué et un réalisateur prometteur !
THE HAPPY PRINCE ,
de et avec Rupert Everett,
avec Colin Firth, Colin Morgan, Emily Watson…
Sortie en VOD et EST – BA ici
(M6 vidéo)