Ce film de Saffy Nebbou est du niveau des films les plus applaudis l’an dernier , il s’est notamment distingué parmi tout le cinéma français cette année à la Berlinale et au festival du film de Cabourg.
Synopsis
Pour épier son amant Ludo, Claire Millaud, 50 ans, crée un faux profil sur les réseaux sociaux et devient Clara une magnifique jeune femme de 24 ans. Alex, l’ami de Ludo, est immédiatement séduit. Claire, prisonnière de son avatar, tombe éperdument amoureuse de lui. Si tout se joue dans le virtuel, les sentiments sont bien réels. Une histoire vertigineuse où réalité et mensonge se confondent.
L’actrice incarne avec subtilité et expressivité une femme transformée par l’amour qu’elle éprouve pour un homme de 25 ans son cadet…
Claire est une passionnée, un professeur de français qui vit mal la séparation après vingt ans d’amour avec le père de ses enfants.
Elle a du mal à accepter le fait de vieillir seule (il faut dire que la société n’est pas tendre avec les femmes d’âge mûr, comme le rappelle ce film en filigrane) .
Alors, elle se recrée, se réinvente une identité, une jeunesse et tombe amoureuse via Facebook d’un jeune photographe, François Civil (Ce qui nous lie, Le Chant du loup).
N’ayant pas lu le roman de Camille Laurens, je ne saurais dire si la construction du récit est identique, entre fantasme et réalité…
Je ne sais pas si le personnage de la psychiatre de Claire ( Nicole Garcia) existe dans le livre mais sachez que ce personnage joue un rôle important.
Ce film est intéressant à de nombreux niveaux ; d’abord parce qu’il décrit la psyché d’une femme de 50 ans, tout en nous attachant également au personnage de François Civil.
Aussi parce qu’il critique la superficialité de notre société où la beauté et la jeunesse sont essentielles…
Enfin parce qu’il montre le côté addictif et sombre des réseaux sociaux…
Outre son interprétation de qualité, le film bénéficie d’une belle photographie ( avec des séquences filmées par des drones) et de jolis jeux de lumières sur le visage (parfois filmé en gros plan) de Mademoiselle Binoche.
La musique originale est signée par Ibrahim Maalouf – à noter : il n’y a pas de trompette mais du piano !
Bref même si je me doutais du traumatisme vécu par Claire; ce trauma qui l’a poussée à mentir sur son identité, je me suis laissée porter par l’histoire et j’ai vibré pour les personnages.