NB : Cet article sur l’exposition François Truffaut a été publié en 2015 sur WE LOVE CINEMA.
Je le publie à nouveau sur ce blog, le site de We Love Cinéma ayant été refondu en 2019.
NÉ LE 6 FÉVRIER 1932, FRANÇOIS TRUFFAUT EST MORT LE 21 OCTOBRE 1984. À L’OCCASION DU TRENTIÈME ANNIVERSAIRE DE SA DISPARITION, LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE A ACCUEILLI EN SON SEIN UNE GRANDE EXPOSITION DÉDIÉE À L’AUTEUR DES QUATRE CENTS COUPS.
Une exposition très riche en documents
Cette exposition comporte un grand nombre de photos (signées parfois Richard Avedon), d’extraits de films et d’interviews, mais aussi une grande quantité d’articles de journaux d’époque, et autres archives transmises par la famille de Truffaut. Il y a même les carnets de notes du jeune adolescent, des critiques de films (déjà). François Truffaut gardait tout !
L’exposition est organisée par ordre chronologique de l’enfance de Truffaut, sa cinéphilie, en passant par son premier métier de critique (dent dure et esprit rebelle !). A travers cette première partie de l’exposition, on comprend comment il s’est construit en tant que cinéphile puis cinéaste, quelles ont été ses influences, quelle était sa famille artistique (Bazin, Godard…).
Une présentation claire et simple de l’œuvre truffaldienne
Puis on (re) découvre les films de Truffaut, typiques de la Nouvelle Vague.
Au total, on voit une vingtaine de films présentés, avec des extraits (bien choisis), des éléments de décors et quelques costumes…
Amour, passion, violence et enfance
Tous les thèmes principaux de Truffaut sont contenus dans la « série Doinel » : l’enfance, l’initiation amoureuse, la passion et sa fin. Il s’agit de 5 films qui s’étendent sur 20 ans avec un personnage en commun Antoine Doinel (Les Quatre Cents Coups, Antoine et Colette, Baisers volés, Domicile conjugal, L’Amour en fuite). Antoine Doinel, c’est le double de cinéma du réalisateur (interprété par Jean -Pierre Léaud qui lui ressemblait beaucoup physiquement). Cette partie de l’exposition est bien présentée, on voit parfaitement l’évolution du héros …
Mais au – delà de cette saga aux accents autobiographiques, Truffaut a aussi réalisé d’autres films, plus sombres, mettant en exergue la passion amoureuse : Jules et Jim, Le dernier métro, La Mariée était en noir, ou encore La femme d’à côté.
D’autres œuvres peut-être moins connues traitent de son autre thème fétiche, l’enfance : avez-vous vu le court Les Mistons avec Bernadette Laffont ? Ou L’enfant sauvage ?
Chaque film de (ou avec) Truffaut est représenté dans l’exposition.
Le cinéaste fut en effet aussi acteur : on voit donc une vitrine consacrée à Rencontres du Troisième Typede Steven Spielberg…
Truffaut cinéphile
Truffaut était un véritable amoureux du cinéma, il est d’ailleurs oscarisé pour La Nuit Américaine (le récit d’un tournage de cinéma, mise en abyme et déclaration d’amour au 7e art). Il a interviewé Alfred Hitchcock et coécrit un imposant livre d’entretiens avec son amie américaine Helen Scott. Publié en 1966, c’est une référence en matière de livre de cinéma.
Truffaut et la littérature
François Truffaut était aussi amateur de littérature, certains de ses films sont d’ailleurs des adaptations : Jules et Jim et Les Deux Anglaises et le Continent sont des romans écrits par Henri-Pierre Roché. Fahrenheit 451est signé Ray Bradbury. Les Mistons est réalisé d’après une nouvelle de Maurice Pons. Jepasse sur les films tirés de la « Série noire »… Citons tout de même Tirez sur le pianiste de David Goodis et mon préféré, la dernière réalisation de Truffaut : Vivement Dimanche !avec l’une de ses muses, Fanny Ardant.
L’héritage de François Truffaut
La dernière salle est consacrée à l’influence de Truffaut dans le cinéma contemporain : on demande à de jeunes acteurs en quoi ils sont truffaldiens. C’est la partie que j’ai trouvé la moins intéressante, mais peut-être la plus originale, le reste de la scénographie de l’exposition étant classique – mais efficace.
Une exposition réussie qui donne envie de voir ou de revoir les films de Truffaut, qui restent universels. Les 21 DVD de l’intégrale et les nombreux passages à la télévision devraient étancher votre soif de films truffaldiens.
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Affiche de l’exposition Truffaut © La Cinémathèque française /D.R.