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[Avis] Grace de Monaco par Olivier Dahan avec Nicole Kidman

 

On en a beaucoup, beaucoup  parlé. Avant même d’avoir vu le film ce mercredi 14 mai en sortie nationale et film d’ouverture de Cannes, je savais qu’il était conspué par la famille Grimaldi (sans l’avoir vu). On a aussi mentionné  le conflit au sujet du montage final du film opposant le producteur américain du film Harvey Weinstein  avec le réalisateur Olivier Dahan. Les journalistes de France et de Navarre n’ont pas été tendres non plus.
Avis sur un biopic sentimental et parfois historiquement douteux, même s’il ne se concentre que sur l’année 1962.

 

affiche Grace de Monaco

Synopsis :
« Lorsqu’elle épouse le Prince Rainier en 1956, Grace Kelly est alors une immense star de cinéma, promise à une carrière extraordinaire. Six ans plus tard, alors que son couple rencontre de sérieuses difficultés, Alfred Hitchcock lui propose de revenir à Hollywood, pour incarner Marnie dans son prochain film. Mais c’est aussi le moment ou la France menace d’annexer Monaco, ce petit pays dont elle est maintenant la Princesse. Grace est déchirée. Il lui faudra choisir entre la flamme artistique qui la consume encore ou devenir définitivement : Son Altesse Sérénissime, la Princesse Grace de Monaco. »

(In DP)

 

AVIS : States of Grace (de Monaco)

Un biopic de plus !

On retrouve chez Grace de Monaco des morceaux d’autres biographies filmées: « Le Discours d’un roi », « La Dame de fer »,  « A week with Marylin », « La  Môme » et « Diana »…
La scène finale  fait penser au Discours d’un roi, toutes proportions gardées. « Grace de Monaco » se termine sur un discours lors du bal de la croix rouge réunissant les grands de ce monde. Il y est question de préserver la beauté du monde, de contes de fées, de vouloir faire le Bien … Et tout le monde, De Gaulle inclus, se lèvera pour applaudir la Princesse. Autant pour le Discours d’un Roi, le texte du roi bègue a réellement été diffusé et a en effet changé la face du monde, autant , ici, je n’en avais jamais entendu parler.  Ce discours m’a aussi fait penser à Edith Piaf chantant « La vie en rose » dans le biopic de Dahan.

Le biopic est à la mode, c’est un fait, et peut-être que le réalisateur espérait réitérer le succès de sa « Môme ». Peut-être qu’il n’a pas eu le contrôle total sur son œuvre mais le film présente tout de même de gros défauts.

Un biopic historiquement douteux
Le film de Dahan ne me semble pas assez  fidèle à l’Histoire ( Antoinette Grimaldi bannie du Rocher pour complot , pourquoi ? Les domestiques de Grace qui mènent l’enquête, vraiment ?) .

Le scénario se détache pas totalement du sujet non plus… S’il s’agissait seulement de s’inspirer de faits réels, pourquoi garder le nom de Grace Kelly ?  Pourquoi ne pas carrément avoir inventé des noms et des situations – comme dans « Velvet Golmine « par exemple – film qui dresse le portrait déguisé de David Bowie et Iggy Pop ?

On sort de « Grace de Monaco » avec l’envie de se plonger dans une biographie de l’actrice /princesse .  (Je vous recommande celle de Sophie Adriansen qui possède un chapitre sur l’année 1962) ou Wikipédia ! Le scénario est donc le point faible du film, malgré la bonne idée de se concentrer sur une année charnière pour Grace Kelly. Je pense que le conflit autour du montage (et du scénario) a créé de sérieux problèmes de rythme. Cela nuit au film.

Passons aux points plus positifs. La reconstitution des 60s est très belle :  voitures, costumes, décors etc.   J’ai l’impression d’écrire cette phrase fréquemment… Mais c’est bien le cas : ex fan des sixties, vous serez comblés.

Une Nicole Kidman gracieuse et impliquée, mais peu ressemblante !

Nicole Kidman est sublimée (son visage est souvent filmé en gros plans floutés) et elle joue bien. On la sent touchée par le destin de cette femme, par son « sacrifice ». Grace Kelly ayant en effet renoncé à sa carrière et au rôle de Marnie dans « Pas de Printemps pour Marnie » pour sauver son couple, se consacrer à ses enfants , et respecter l’étiquette due à son rang de princesse.

Physiquement, la ressemblance n’est pas frappante. Contrairement à la métamorphose de Marion Cotillard en Edith Piaf, Kidman n’est pas métamorphosée en Grace Kelly. L’actrice d’origine australienne est bien plus grande et athlétique que Grace Kelly. Si on veut pinailler : la couleur de cheveux des deux actrices n’est pas la même.  Les expressions non plus : on est loin du mimétisme de « la Dame de fer » ou de « Lincoln »…  Ce n’est pas un drame, mais ajoutez à cela le fait que Nicole Kidman  a dépassé les 45 ans, et que  Grace Kelly avait la petite trentaine en 1962… et que Rainier était également plus jeune d’une bonne dizaine d’années à cette époque que l’acteur Tim Roth !

Si par moments (quelques instants fugaces) j’ai cru apercevoir Grace de Monaco sous les traits de Miss Kidman, je n’ai vu que Tim Roth et pas Rainier. Le prince Rainier est présenté comme quelqu’un d’un peu faible mais qui n’a pas le mauvais rôle, et surtout, comme très amoureux de sa femme.

Peut-être aurait-on gagné à voir des visages moins connus ?  Pourquoi pas Brittany Snow ou, encore mieux,  January Jones:  l’actrice américaine avait l’âge du rôle, on savait qu’elle porterait bien le chignon de Grace Kelly depuis ses apparitions dans  »Mad men ». C’est certes une moins bonne actrice que N.K. et certainement moins « bankable ».

Dans le casting, j’ai bien aimé Frank Langella en prêtre mentor de Grace, ainsi que Derek Jacobi, impayable en Comte Fernando D’Aillieres.

Enfin Jeanne Balibar dans un role différent des films de Arnaud Desplechin est excellente en Comtesse Baciocchi : sophistiquée, classe, blasée  elle m’a fait sourire avec ses mimiques de femme du monde. je l’aurais bien vu en Maria Callas également, mais c’est Paz Vega qui a hérité du rôle.(à mon avis Paz Vega est bien trop jolie pour incarner la chanteuse, mais ce n’est pas une erreur de casting non plus.)

Pour moi le film n’est pas « affligeant » comme l’écrit le Monde, mais c’est tout de même un échec.
« Grace de Monaco » avait un bon potentiel, mais Olivier Dahan n’a pas su  – ou pu ? -l’exploiter.
Voici une œuvre qui s’oublie vite (nous sommes dimanche, je l’ai vu mercredi soir et il ne me reste que de rares images en tête.) Un peu comme un roman photo, on apprécie les images mais on tournera vite la page …

***
Cannes Film Festival

 

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