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[Avis] POUR LE RÉCONFORT de Vincent Macaigne

« Pour le réconfort » de Vincent Macaigne a été sélectionné à l’ACID du dernier festival de Cannes, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce film est acide, amer ou doux amer. Pour le réconfort, ce n’est pas ni du cinéma formaté, ni de la » comfort food » « for thought »…  Mon avis ci-dessous.

 

Synopsis

Pascal et Pauline reviennent sur les terres de leurs parents après des années de voyage, et se retrouvent dans l’impossibilité de payer les traites du domaine. Ils se confrontent à leurs amis d’enfance qui eux, d’origine modeste, n’ont jamais quitté leur campagne. Et à Emmanuel surtout, qui veut racheter leur terrain au meilleur prix pour l’expansion de ses maisons de retraite. Entre les amitiés d’hier et les envies de demain, la guerre aura-t-elle lieu ?

(via Allociné)

 

AVIS  : Pour le réconfort : génération perdue.

Pauline Lorillard incarne Pauline.Copyright UFO Distribution

Quelle est la part de l’écriture et de l’improvisation ? Je l’ignore.Vincent Macaigne a commencé son projet de film sans scénario et sans aide du CNC.

Le résultat est un cinéma tempétueux et impétueux, inhabituel. C’est une manière très particulière de concevoir le cinéma… Vincent Macaigne met en scène des pièces de théâtre et son film est très théâtral. D’abord, l’intrigue s’inspire de « la Cerisaie » de Tchekhov. Ensuite, il y a des monologues, des éclats de voix, le tout dans un décor épuré – tout cela m’a fait penser au théâtre -et en particulier aux pièces que j’ai vues au Théâtre de Gennevilliers ou des Amandiers.

Vicnent Macaigne s’est entouré de sa famille de cinéma et de théâtre. Et l’interprétation est le point fort de « Pour le réconfort ». Chacun des comédiens a au moins un morceau de bravoure dans le film : Emmanuel Matte, Laure Calamy (Dix pour cent) Pascal Reneric, Pauline Lorillard, Joséphine de Meaux (Le jour de la grenouille) et Laurent Papot. Ils sont jeunes et talentueux ! Ce sont des comédiens que je ne connaissais pas (Emmanuel Matte, Laurent Papot , Pascal Reneric)  ou qui , il me semble, ne sont pas assez mis en valeur au cinéma aujourd’hui (Laure Calamy, Joséphine de Meaux). Des comédiens de ma génération et d’ailleurs ils ressemblent physiquement à certaines de mes connaissances.
Laurent Papot,par exemple,  est un mélange entre un ami et Vincent Macaigne,  c’est d’ailleurs le personnage que je préfère avec celui de Joséphine de Meaux. Même si tous les personnages pètent les plombs à un moment et peuvent se comporter tour à tour de façon odieuse ou généreuse.

Le film devrait donc me parler. L’exode rural, l’expatriation et le retour en France, la difficulté de trouver sa place dans la société, l’héritage et le lien avec ses parents, la société française en partie sclérosée. La lutte des classes, le conflit de génération, le rapport à l’argent et au travail.
Tout cela devrait me parler. Et en fait,  je me demande encore ce que Vincent Macaigne a voulu transmettre. Le film m’a paru triste, déprimant…  j’ai beau lire le dossier de presse, et découvrir certaines critiques qui parlent d’espoir, ce n’est pas ce que j’ai ressenti. C’est peut-être le final ouvert, où rien n’est résolu qui m’a fait cet effet. « Beaucoup de bruit pour rien ». L’intérêt du film est certes ailleurs.

Personnellement je n’ai rien contre le fait d’être bousculée un peu au cinéma : j’ai enchaîné la projection de « Pour le réconfort » après celle de The Square.  J’espérais néanmoins un peu … de réconfort , un peu de rires, et en fait j’ai plus souri à The Square. Même si la réplique  » L’avenir de la France, c’est sa vieillesse ! ») m’a bien fait rire. Cependant, il y a avait beaucoup  trop de  cris  (ou de « pensées fortes » pour reprendre l’expression de Vincent Macaigne) et quelques larmes… Pour le réconfort, on repassera !

Au final, je reste perplexe, ou du moins pas convaincue, ou pas sensible à ce film. Mais force est constater que « Pour le réconfort » a des points forts.
La photo est plutôt belle, notamment les gros plans sur les visages à la lumière du jour ou dans une boite de nuit.
C’est un bel écrin pour les acteurs, tous des habitués du théâtre et cinéma ayant évolué avec Vincent Macaigne.
Macaigne livre donc un film surprenant, libre car non formaté, presque expérimental.
« Pour le réconfort » nous sort de notre zone de confort, explorant la correspondance, la porosité entre deux arts, le théâtre et le cinéma – et ça sort de l’ordinaire ! D’ailleurs, « Pour le Réconfort », OVNI filmique, est distribué par  UFO, et UFO veut dire OVNI…

« Pour le réconfort »

de Vincent Macaigne

Avec : Emmanuel Matte, Pascal Reneric, Laure Calamy, Pauline Lorillard, Joséphine de Meaux

En salles le 25 octobre 2017

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