S.O.S Fantômes de Paul Feig a fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs mois. La bande annonce a été l’une des plus critiquées au monde… Les remarques sexistes et racistes ont fleuri sur le net, les chasseurs de fantômes des premiers épisodes étant devenus des femmes dans la version 2016. Le réalisateur Paul Feig a récemment pris la défense de son actrice Leslie Jones qui avait reçu des messages racistes et misogynes sur Twitter. Quelque temps auparavant, il avait assimilé les opposants à son film à des « misogynes » , « de droite ». En Chine, les autorités ont interdit de sortie le film, mettant en cause » la promotion de la superstition et de fausses croyances ». Mais passons sur ces broutilles. Ne croyant que ce je vois, je suis allée découvrir ce nouveau « Ghostbusters« .
Inversion des ‘rôles’ : SOS fantômes au féminin !
A la place du quatuor masculin de 1984 , composé de Bill Murray,Dan Aykroyd , Ernie Hudson et le regretté Harold Ramis, on trouve quatre drôles de dames. Des actrices comiques qui ont le vent en poupe : Melissa McCarthy, Kristen Wiig, Kate McKinnon et Leslie Jones .
Il y a d’abord Melissa McCarthy et Kristen Wiig deux actrices habituées à être dirigées par Paul Feig. Elles étaient toutes deux présentes dans Bridesmaids. Melissa a aussi tenu le premier rôle dans Spy. Alors qu’elles semblaient prêtes à repousser les limites du bon goût dans les œuvres de Feig mentionnées ci-dessus, dans ce « Ghostbusters », elles sont globalement et bizarrement assez neutres. On était en droit d’attendre plus de folie de la part de leur personnage, qui finalement sont plus raisonnables que prévus.
Ou bien ont-elles été neutralisées par les personnalité de Kate Mac Kinnon et Leslie Jones, mais surtout de Chris Hemsworth, dont le personnage est la trouvaille comique du film ?
Kate McKinnon (apparue dans Sisters),issue de Saturday Night Live, incarne une professeure folle dingue. Elle ne m’a pas toujours convaincue, mais il faut reconnaître que son personnage est le plus délirant des quatre, entre Tournesol de Tintin et Doc Emmet Brown dans « Retour vers le futur ».
Quant à Leslie Jones, elle en impose à la fois par sa taille et par sa personnalité, composant un personnage extrêmement sympathique. C’est le personnage le plus terre- à-terre et solide des Ghostbusters.
Erin (Kristen Wiig), Abby (Melissa McCarthy) et Holtzmann(Kate MacKinnon) s’entretiennent avec Kevin (Chris Hemsworth) dans GHOSTBUSTERS.
Passons maintenant à Kevin, alias Chris Hemsworth, le réceptionniste complètement idiot -mais tellement beau- que les chasseuses de fantômes emploient.
Si certaines blagues ou gags tombent à côté, ou du moins pour moi, chaque réplique de Kevin était un pur bonheur. Que l’interprète de Thor fasse preuve d’une telle autodérision est bien sûr agréable pour le spectateur. Et les rires dans la salle l’ont prouvé.
Aussi, je dois dire que j’ai aimé que les rôles soient inversés, que la secrétaire embauchée pour son physique soit un homme, avec tout ce que cela implique. Le cliché de l’assistante de direction ( blonde ou non ) et incompétente embauchée pour son physique est quand même assez fréquent au cinéma. Kirsten Wiig se comporte de façon peu professionnelle avec son employé, ce qui prouve que les femmes peuvent aussi faire preuve de sexisme au travail.
Mais ce qui est surtout savoureux, c’est que Kevin soit un imbécile heureux qui aligne les perles. Je ne peux pas vous en dire plus, mais sachez que le générique de fin vaut vraiment son pesant de cacahuètes et en partie grâce à l’acteur.
Ghostbusters : Remake ou reboot ou suite ?
Plutôt que de choisir entre ces différentes options, le film est une variation…
ATTENTION, SPOILERS DANS LES DEUX PROCHAINS PARAGRAPHES !
[On notera ainsi de nombreux clins d’œil aux premiers Ghostbusters, le spectateur appréciera les cameos plus ou moins longs des membres des films des années 80. Font ainsi une apparition : Murray, Dan Aykroyd, Ernie Hudson, Annie Potts, et Sigourney Weaver…. Dans des rôles différents de l’original.
On ne peut donc pas dire qu’il s’agisse d’un remake copié-collé (ouf !), ni d’un reboot total, ni d’une suite (autre soupir de soulagement), puisque les anciens Ghostbusters jouent d’autres personnages.]
C’est un peu comme si les deux versions de Ghostbusters, celle de 1984 et celle de 2016, étaient séparées par un vortex, tels deux mondes parallèles. Même cas de figure pour la chanson « Ghostbusters », mélange du morceau original interprété par Ray Parker Jr. et d’un arrangement plus moderne.
Un conseil : restez bien pendant tout le générique de fin, en plus des pitreries de l’équipe, vous aurez droit à une scène post générique faisant allusion au premier volet.
Ce nouveau « SOS fantômes » est un honnête divertissement, hybride entre renouveau et nostalgie. Il est loin d’être parfait, avec ses quelques longueurs et passages humoristiques plus ou moins réussis.
Je n’ai en revanche rien à redire sur la technique et les effets spéciaux, à part que le film est visible en 3D mais que je l’ai vu en 2D.
Ce film est aussi loin de la catastrophe annoncée et ne méritait certainement pas l’acharnement de certains internautes.
Ce blockbuster estival est plutôt familial : sans scène de sexe, et mis à part une ou deux morts de vivants, ce sont bien les revenants qui se font dégommer, façon bande dessinée.
Vous l’aurez compris, c’est plutôt une bonne surprise pour moi qui suis assez méchante, et méfiante envers les suites, remakes et autres reboots.
Comme quoi l’habit ne fait pas le moine et la bande annonce ne fait pas le film !
Si vous voulez vous changer les idées avec une bobine pas prise de tête, vous pouvez faire appel aux Ghostbusters de 2016.
