George Lucas, ce n’est pas seulement le créateur de la saga « Star Wars ». Quelques années avant, Lucas avait réalisé un film de science fiction particulièrement sombre : « THX 1138″
Je partage ici un billet sur THX 1138, rédigé il y a quelques années pour Ecran Noir.
Un texte que j’ai un brin modifié depuis.
Synopsis : « Au XXVe siècle, dans une cité souterraine qui ressemble à une termitière humaine où chacun s’identifie par un code de 3 lettres et 4 chiffres, THX 1138 (Robert Duvall) est un technicien tout à fait ordinaire travaillant sur une chaîne d’assemblage de policiers-robots. Un jour, il commet pourtant un acte irréparable : lui et sa compagne LUH 3147 font l’amour dans une société qui l’interdit formellement. Pour THX 1138, c’est désormais la prison qui l’attend… « (in DP)
Avis :
Premier long-métrage de George Lucas en 1971, reprise d’un court métrage de fin d’études à l’Université de Californie du Sud, produit par Francis Ford Coppola (il s’agit de la première création d’American Zoetrope), THX 1138 (son numéro de téléphone de l’époque à San Francisco) fut un échec relatif à sa sortie (800 000 $ de budget, 2,5 millions de $ de recettes), et il fallut attendre plus de 30 ans avant que George Lucas ne puisse montrer sa vision définitive (2002). Une vision sans concession, avec une musique spectrale et monocorde (de Lalo Schifrin, s’il vous plaît). Ce vrai thriller d’anticipation social prend sa source -ou fait écho-, dans le désordre chronologique et stylistique, à Brazil, 1984, Métropolis, Tron (la poursuite automobile), La Planète des singes ou 2001 l’odyssée de l’espace… Sans compter les influences littéraires comme Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley.
Dans le monde inventé par George Lucas, ex-étudiant en anthropologie, tout est aseptisé, les humains ont le crâne rasé, les drogues sont obligatoires, le sexe est interdit, et tout est codifié. L’objectif était de parler des années 70.
A cette époque, aux Etats-Unis, il y a le courant du Flower Power, avec les hippies aux cheveux longs qui prônent la liberté sexuelle… Le film de Lucas est un plaidoyer pour la liberté, une rébellion contre le totalitarisme. Un message qui ne peut laisser indifférent et qui s’avère aujourd’hui cruellement d’actualité. Lucas a déjà dit que ce qui le passionne, ce sont l’histoire des liens humains et le groupe… « THX1138 » est une œuvre qui peut être qualifiée de dystopie, de fable sociale et de brûlot politique. On y dénonce la surveillance de masse, la terreur, la répression, la société de la consommation, l’extrémisme religieux…
THX 1138 est bien plus difficile d’accès que les autres œuvres de Lucas.
Ce n’est pas spécialement un film divertissant, mais intéressant. L’aspect déprimant, qui est souligné par le mouvement de la Passion de Saint Mathieu de Bach (musique réutilisée par Scorsese, déjà adorée par Godard), a tellement déplu à la Warner qu’elle a coupé une partie du film et réduit les dépenses marketing. Ceci explique cela.
La version définitive comporte des scènes modifiées, des dialogues changés et trois minutes supplémentaires.
Le succès critique du film a facilité la vie du jeune George Lucas, qui enchaînera en 1973 avec la comédie douce amère culte American Graffiti avant d’être vraiment révélé au grand public grâce à la saga Star Wars.
Date de sortie | 3 novembre 1971 (1h28min) |
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Réalisé par | George Lucas |
Avec | Robert Duvall, Donald Pleasence, Don Pedro Colley plus |
Genre | Science fiction , Thriller |
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J’ai vu ce film, il y a quelques années, et je l’ai trouvé fascinant !
C’est vrai qu’il est marquant !