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[Avis] WAR DOGS de Todd Phillips (film de clôture Deauville 2016)

« War  Dogs« , le dernier Todd Phillipps, a été projeté en avant-première lors de la Cérémonie du Palmarès du Festival du cinéma américain de Deauville.
Une partie de l’équipe du film était présente : Miles Teller, Jonah Hill et le réalisateur.

« War Dogs » s’inspire de faits réels :  deux vingtenaires sont devenus millionnaires en quelques mois en travaillant comme marchands d’armes auprès de l’armée américaine… Une histoire incroyable mais vraie : Hollywood ne pouvait pas passer à côté ! Je vous laisse lire le synopsis et découvrir mon avis ci-dessous.

SYNOPSIS

Deux copains âgés d’une vingtaine d’années, vivant à Miami Beach à l’époque de la guerre en Irak, profitent d’un dispositif méconnu du gouvernement fédéral, permettant à de petites entreprises de répondre à des appels d’offres de l’armée américaine. Si leurs débuts sont modestes, ils ne tardent pas à empocher de grosses sommes d’argent et à mener la grande vie. Mais les deux amis sont totalement dépassés par les événements lorsqu’ils décrochent un contrat de 300 millions de dollars destiné à armer les soldats afghans. Car, pour honorer leurs obligations, ils doivent entrer en contact avec des individus très peu recommandables… dont certains font partie du gouvernement américain…

(Source : Warner Bros)

AVIS : WAR DOGS, en plein dans le mille ?

Cette histoire presque trop  » belle  » pour être vraie pour un scénariste nous est racontée du point de vue de David Packouz  (Miles Teller , l’un des protagonistes… Dès le départ,  on comprend qu’il s’est mis dans un sacré pétrin.

Un duo qui cartonne

David (Miles Teller)  gagne notre sympathie : c’est le candide du duo,  il s’associe à Ephraim Diveroli (Jonah Hill)  car il n’arrive pas à joindre les deux bouts et qu’il vient d’apprendre qu’il va être père. Ceci dit, il ment à  ses clients son entourage ( notamment à sa charmante et honnête compagne incarnée par Ana de Armas), se came avec son associé, bref, c’est loin d’être un angelot innocent.

Ephraim,  lui,  nous est présenté comme un génie des affaires veule et sans scrupules. Son film préféré est Scarface,  et il est obsédé par trois choses dans la vie : l’argent,  la drogue et le sexe. Jonah Hill  compose un personnage assez dégoûtant et décalé,  avec un rire de hyène et des cheveux gominés. Diveroli est vraiment pathétique, un vrai salopard, mais au final on se rend compte que c’est un homme seul, incapable de faire confiance à quelqu’un et de garder un ami. On devine rapidement que les retrouvailles des deux amis ne vont rien donner de bon, et qu’ils finiront par se fâcher pour des raisons d’argent-l’avidité entraînant l’avidité, et le mensonge, le mensonge. Ce qui est fascinant, c’est de voir comment les deux compères arrivent à embobiner tout le monde.

Un film ultra référencé

Lorsqu’on regarde le film, une multitude de références se bouscule : « Scarface »,  pour l’ascension et la chute,  « Le loup de Wall street »  pour la facilité à faire des millions de dollars en arnaquant. Mais aussi « Lord of war », pour le trafic d’armes.

Todd Philipps qui a réalisé les « Very Bad trip » se lance dans une réalisation plus ambitieuse, et nous livre un film très classique, sans effet de style ou idées de mise en scène  particulière. On voyage en Albanie, en Jordanie et en Irak. Le résultat est efficace, on sent que le réalisateur cherche à raconter l’histoire, chapitre par chapitre, et suit le scénario à la lettre. D’ailleurs le film est chapitré, et chaque partie a droit à une citation d’un des personnages.

Philipps s’autorise tout de même un clin d’œil  à « Very Bad Trip » avec l’apparition de Bradley Cooper à Las Vegas. Cooper est assez méconnaissable avec ses lunettes en cul de bouteille.  Personnellement j’aurais voulu en voir plus sur ce personnage d’Henry Girard.

Cynisme et humour acerbe 

Le scénario inclut de bonnes répliques et réparties amusantes, surtout de la part d’Ephraim, personnage totalement décomplexé et déconnecté. On rit ( souvent jaune) de certaines situations vécues par nos deux anti-héros. Enfin, l’usage de la musique est plutôt judicieux.
Malgré tout, on n’est pas chez Scorsese ou  De Palma qui auraient pu faire de l’or avec cette histoire vraie et lui donner une autre ampleur.

En conclusion,  ce film dénonce bien certaines failles du système américain, et nous montre une arnaque incroyable mais vraie, en plus de critiquer le business de la guerre. Le rêve américain en prend pour son grade. Les touches d’humour allègent le récit et le casting est bien choisi. Dommage que le point de vue soit partiel et un peu manichéen : il prend clairement parti pour Packouz et charge Diveroli.  On imagine que la réalité était tout de même un peu plus complexe. Ceci dit, on ne s’ennuie pas et ces « chiens de guerre » font preuve d’un cynisme à toute épreuve qui ne vous laissera pas indifférent.

« War dogs » sort le 14 septembre et a reçu une salve d’applaudissements lors de sa projection à Deauville.

WAR DOGS

de Todd Philipps,

avec Jonah Hill, Miles Teller, Ana de Armas, Bradley Cooper

1h 54

En salles le 14 septembre 2016

Distributeur :Warner Bros

( crédits photos : Warner Bros, 2016)

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