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[Avis] Yves Saint Laurent de Jalil Lespert, avec Pierre Niney

Il faut croire que les biopics sur les créateurs de mode vont de pair. Après les deux « Coco Chanel », place au duel entre les « Yves Saint-Laurent« .

English: Logo of Yves Saint Laurent

S’il est encore impossible de juger la production de Bertrand Bonnello (avec Gaspard Ulliel dans le rôle titre), qui ne sortira qu’en mai prochain, le film de Jalil  Lespert  arrive dès le 8  janvier.
SND, qui distribue le film, a présenté le film en avant-première le 20 décembre dernier, en présence de Jalil Lespert et de Pierre Niney, qui joue, ou plutôt qui « est » Yves Saint Laurent…  Le film a été sélectionné au  Festival de Berlin pour faire l’ouverture de la section Panorama. Voilà qui prouve sa qualité et devrait booster sa visibilité. En attendant, voici un avis cousu main.

AVIS sur Yves Saint Laurent de Jalil Lespert 

Yves Saint Laurent déclara un jour : « La mode n’est pas un art majeur. Ce n’est même pas un art du tout. » Et pourtant, on se rend compte que si, la mode est bel et bien un art, et ce film le démontre parfaitement. Chaque robe a son histoire et derrière chaque défilé se cachent des hommes et des femmes. Jalil Lespert filme avec grâce et respect les vêtements originaux qui ont été prêtés pour le tournage au film

Jalil Lespert s’est appuyé sur l’ouvrage éponyme « Yves Saint Laurent » de Laurence Benaïm qu’il a librement adapté.  On sent un travail d’adaptation soigné, avec des choix judicieux. Ainsi le film ne nous montre pas toute la vie de YSL depuis le berceau jusqu’à sa mort (en 2008), mais plutôt sa carrière.

Yves Saint Laurent : Marie de Villepin, Pierre Niney © Thibault Grabherr et Anouchka de Williencourt / SND

Yves Saint Laurent parle d’abord d’un amour passionné.

Il faut saluer tout de suite les superbes performances de Pierre Niney (Yves Saint Laurent) et de Guillaume Gallienne (Pierre Bergé.).

Guillaume Gallienne et Pierre Niney © Thibault Grabherr et Anouchka de Williencourt / SND

Les trois muses de Saint Laurent sont également bien choisies à la fois pour leur jeu et pour leur ressemblance physique.

Charlotte Le Bon incarne Victoire, mannequin vedette connue chez Dior qui a aidé à lancer la carrière  d’Yves Saint-Laurent. L’actrice montre ici , comme dans la Marche, qu’elle est plus qu’un physique.

Charlotte Le Bon, Pierre Niney © Thibault Grabherr et Anouchka de Williencourt / SND

Betty Catroux, c’est Marie de Villepin : la ressemblance avec la vraie égérie de Saint-Laurent est frappante ; enfin, Loulou de la Falaise, est incarnée par  Laura Smet, parfaite dans ce rôle d’artiste jouisseuse, sensible et fragile. Là encore la ressemblance physique est présente…

La reconstitution de l’époque est parfaitement soignée. en plus du soin apporté aux décors et au choix des interprètes, il faut noter que ce sont bien les créations originales que l’on voit à l’écran. Les croquis qui apparaissent dans le film sont également des originaux, tout comme certains dialogues sont authentiques…  Quant à la musique signée par le musicien compositeur jazzman  Ibrahim Maalouf, elle accompagne le tout agréablement. La BO est agréable à écouter entre compositions originales et musique classique.

Enfin, le film est une ode à la création.  Le biopic nous montre un Saint-Laurent qui ne vit que pour créer… »Heureux deux fois par an » (lors de défilés printemps-été et automne-hiver). Génie créatif auquel son entourage pardonne beaucoup justement parce qu’il est génial. Saint Laurent nous est présenté comme un créateur pas doué pour le bonheur, qui enfantera ses plus belles œuvres, souvent dans la douleur, alors qu’il est au plus mal.  Le Saint Laurent de Lespert n’est pas un ange, mais comme un homme, avec ses défauts, ses tourments, et une fâcheuse tendance à l’autodestruction ( Saint Laurent avait été diagnostiqué assez jeune comme maniaco-dépressif.)

Bel hommage à l’homme et au créateur, ce « Yves Saint Laurent » est superbement interprété, joliment mis en scène, émouvant.
Du
cinéma français de qualité. Bravo !

Debut: Yves Saint Laurent 1962berlinale

 1995 : Laurence Bénaïm, Yves Saint Laurent : Biographie, Le Livre de poche,‎ mars 1995, poche, 928 p. (ISBN 978-2253137092) (ré-édit. 2002)

Paris, 1957. A tout juste 21 ans, Yves Saint Laurent est appelé à prendre en main les destinées de la prestigieuse maison de haute couture fondée par Christian Dior, récemment décédé. Lors de son premier défilé triomphal, il fait la connaissance de Pierre Bergé, rencontre qui va bouleverser sa vie. Amants et partenaires en affaires, les deux hommes s’associent trois ans plus tard pour créer la société Yves Saint Laurent. Malgré ses obsessions et ses démons intérieurs, Yves Saint Laurent s’apprête à révolutionner le monde de la mode avec son approche moderne et iconoclaste.

 La bande annonce :

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