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[Critique] Au bonheur des ogres de Nicolas Barry avec Bérénice Bejo et Raphaël Personnaz

Adolescente, j’ai découvert la saga Malaussène de Daniel Pennac et j’ai dévoré les tomes les uns après les autres. Autant dire que je me réjouissais de voir « Au bonheur des ogres » adapté au cinéma. Alors, cette version 2013, est-ce du bonheur pour les spectateurs, les lecteurs, ou les deux  ?

 

affiche au bonheur des ogres

AVIS

Garder l’histoire originale était certes complexe pour de nombreuses raisons (par exemple, le roman date de 1985, et les « Ogres » devaient avoir connu la Seconde guerre mondiale et être encore en activité… ce qui n’est plus possible en 2013.), mais cette histoire de vengeance à coups d’explosifs m’a moins plu que la version originale.

Néanmoins, ce scénario remanié est tout à fait réaliste. Daniel Pennac aurait donné son feu vert pour l’adaptation, donc tout va bien… Mais, il y a un mais…  je pense que les lecteurs amateurs de Pennac ne s’y retrouveront pas. Ainsi le personnage interprété par Mélanie Bernier est la fusion de deux soeurs de Benjamin Malaussène, et Tante Julia a beaucoup plus d’importance dans le film que dans le roman.

Entendons-nous bien. Le film est sympathique. Les scènes de famille sont plaisantes ( ce sont celles que j’ai préférées.) Le grand magasin est bien reconstitué. Au niveau technique, rien à dire. Il y a même un petit côté « cartoon » / bande dessinée…(Le réalisateur est adepte des story-boards, ceci explique peut-être cela.)

Raphaël Personnaz, ici très mal coiffé et mal fagoté , semble abonné aux adaptations littéraires (« Anna Karénine », « Marius et Fanny », « Quai d’Orsay »…) Pour « Au bonheur des dames », le comédien fait totalement l’affaire dans le rôle du bouc émissaire. Un jeune homme à suivre.

Bérénice Bejo m’a paru moins à l’aise dans ce rôle de journaliste sexy. Ce rôle comique ne lui sied guère… (tout comme la rousseur capillaire, désolée, c’était ma minute capillaire.) La Bejo était mille fois plus remarquable dans « The Artist « ou « Le Passé ». [Petite parenthèse : j’ai eu le même effet en regardant Audrey Tautou dans Da Vinci Code…Ce sont des bonnes actrices mais parfois on ne les imagine dans le rôle de telle ou telle héroine de roman… ]
Pour le ce rôle de « Tante Julia », j’aurais plutôt vu Audrey Fleurot (si on souhaite rester dans la rousseur) ou carrément une inconnue…  Ou encore Mélanie Bernier (mais elle interprète déjà la soeur de Benjamin Malaussène.)

Par contre, j’étais contente de voir Guillaume de Tonquédec  dans le rôle du trouble patron de Malaussène. Emir Kusturica  est aussi de la partie : pas d’erreur de casting en ce qui le concerne,  il est très bien, un peu ambigu dans un petit rôle…  Quant aux enfants, ils sont géniaux, surtout le tout  jeune interprète du « Petit ». Nicolas Barry a un vrai don pour le casting d’enfants, il avait d »ailleurs choisi en 2008 Adèle Exarchopoulos pour interpréter sa Marianne dans « Les Enfants de Timpelbach »( une adaptation du roman  d’Henry Winterfeld paru en 1937.)

 

Conclusion :

J’ai un avis mitigé sur le film. S’il y a de très bonnes choses, je trouve que l’adaptation et le parti pris par Nicolas Bary sont risqués : les fans purs et durs de Pennac ne s’y retrouveront peut-être pas. Les scènes de famille sont les plus réussies à mon goût. « Au bonheur des ogres » est sympathique mais je ne suis pas certaine qu’il y  ait des suites à ce premier épisodes. Cependant ce film donne très envie de relire le roman et les autres opus de la saga Malaussène. Pour vous faire votre propre avis, rendez-vous en salles le 16 octobre 2013.

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Synopsis

 Dans la tribu Malaussène, il y a quelque chose de curieux, de louche, d’anormal même diraient certains. Mais à y regarder de près, c’est le bonheur qui règne dans cette famille joyeusement bordélique dont la mère sans cesse en cavale amoureuse a éparpillé les pères de ses enfants. Pour Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel et frère aîné responsable de cette marmaille, la vie n’est jamais ennuyeuse. Mais quand les incidents surviennent partout où il passe, attirant les regards soupçonneux de la police et de ses collègues de travail, il devient rapidement vital pour le héros de trouver pourquoi, comment, et surtout qui pourrait bien lui en vouloir à ce point-là ?

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