Grâce à Allociné, son Club 300 et Delphine de Ciné-toile, j’ai pu assister à l’avant-première privée du film d’animation« Le Jour des Corneilles » de Jean-Christophe Dessaint, au Forum des images.
La séance a commencé par un mot de l’équipe du film, et s’est poursuivie par un débat avec le réalisateur Jean-François Dessaint, Amandine Taffin (la scénariste) et William Picot (le producteur).
Fiche film : « Le Jour des Corneilles » de Jean-Christophe Dessaint.
Sortie le 24 octobre 2012 – Chez Gebeka Films
Avec les voix françaises de Jean Reno, Lorànt Deutsch, Isabelle Carré et Claude Chabrol…
Synopsis :
« Le fils Courge vit au cœur de la forêt, élevé par son père, un colosse tyrannique qui y règne en maître et lui interdit d’en sortir. Ignorant tout de la société des hommes, le garçon grandit en sauvage, avec pour seuls compagnons les fantômes placides qui hantent la forêt. Jusqu’au jour où il sera obligé de se rendre au village le plus proche et fera la rencontre de la jeune Manon… »
Source : Le Jour des Corneilles sur Allociné
Les informations Allociné :
« Adapté d’un roman pour adultes
Bien que « Le Jour des Corneilles » soit un film d’animation pour enfants, l’histoire est tirée du roman de Jean-François Beauchemin*, qui était au départ destiné aux adultes. De sorte d’accrocher le jeune public, la narration est faite du point de vue du personnage principal, le fils Courge, ce qui confère une touche enfantine au récit. La scénariste Amandine Taffin confie que la difficulté majeure de cette adaptation a été de convertir ce roman d’introspection en véritable aventure et de conserver le langage si particulier inhérent au livre tout en le rendant compréhensible pour le public.
Dernier film pour Chabrol
Le cinéaste et acteur Claude Chabrol signe ici sa dernière prestation : dans Le jour des Corneilles, il prête sa voix au gentil médecin, sorte d’adjuvant qui va aider le fils Courge et son père à braver l’adversité des villageois. C’est la dernière fois que l’on peut voir Claude Chabrol au cinéma, puisqu’il est décédé peu après, fin 2010. »
Avis
Le film a été entièrement dessiné à la main, il dispose d’un casting vocal impressionnant, l’histoire est jolie… Mais ce film français souffre cruellement de sa ressemblance avec l’animation japonaise et d’autres oeuvres. On pense à l’oeuvre de Miyazaki, principalement à « Princesse Mononoke » mais aussi à « Porco Rosso « ou au célèbre « Voyage de Chihiro »… On pense également au dilemme nature/culture des « Enfants Loups » de Mamoru Oda, un autre dessin animé japonais sorti récemment en France, où une jeune femme part avec ses enfants mi-humains mi-loups dans la montagne et les forêts japonaises.
Une phrase revient souvent dans la bouche du père Courge : « Il n’y a rien au delà de la forêt »… Misanthrope déçu par la vie, il mène la vie dure à son fils… Il interdit à son fils de sortir de la forêt, lui a intimé que le monde s’arrêtait à la lisière de celle-ci, et qu’il allait littéralement disparaître s’il franchissait cette limite. Et cette phrase fait penser au « Village » de M. Night Shyamalan. Et ne parlons pas du côté « Robinson Crusoé » de la vie chez les Courge. Avec Manon, la fille du docteur qui soigne son père, le fils Courge apprendra tout du nouveau monde « civilisé » : les bonnes manières mais aussi l’amour… Tarzan n’est pas loin.
Beaucoup de références, donc, même si « Le Jour des Corneilles » a un dénouement bien différent. Le film nous parle de sacrifice pour sa famille, de mort et d’amour… Des thèmes peu évidents à aborder et qui nécessitent une discussion avec les jeunes spectateurs qui verront le film.
J’attendais ce film depuis septembre dernier et le Festival « Paysages de Cinéastes » où il était présenté en film d’ouverture. J’ai aimé la représentation de la vie quotidienne de cet enfant sauvage (une référence au film de Truffaut ?) et les personnages de Manon et du Médecin… Mais je n’ai pas été franchement séduite par cette histoire, ni par le graphisme des personnages – Pourquoi un enfant chauve ?
En revanche, les paysages sont superbes.
Le film devrait plaire aux enfants à partir de 8 ans – avant je ne suis pas certaine qu’ils comprennent tout. De plus, le film dure un peu longtemps pour des petits. Pourquoi ne pas lire le roman (pour adultes) pour comparer ?
Pour aller plus loin :
- Le livre (pour adultes) : « Le jour des Corneilles » de Jean-François Beauchemin, éditions « Les Allusifs » (158 pages)
- L’avis de Delphine sur CINE-TOILE