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[Critique] Le Vent se lève, il faut tenter de vivre de Hayao Miyazaki

LE VENT SE LÈVE, IL FAUT TENTER DE VIVRE est un film d’animation japonais réalisé par Hayao Miyazaki sorti au Japon le 20 juillet 2013. Sa sortie française est prévue le 22 janvier 2014.

Plébiscité lors des Festivals Internationaux de Venise et Toronto, et celui de Lyon Lumière,  LE VENT SE LEVE, IL FAUT TENTER DE VIVRE est le film d’adieu du grand Hayao Miyazaki… En effet, le président du Studio Ghibli a annoncé que Miyazaki prenait sa retraite après la 70e Mostra de Venise (Le Vent se lève était alors en lice pour le Lion d’Or.)

LE VENT SE LÈVE, IL FAUT TENTER DE VIVRE est « un retour onirique sur la vie de Jiro Horikoshi, célèbre ingénieur japonais du XXème siècle qui a conçu les chasseurs bombardiers Mitsubishi A6M ‘ Zero’. »  Le film est adapté de la nouvelle ‘ Kaze Tachinu ‘ de Tatsuo Hori.

Avis sur le « dernier Miyazaki »

 » Le vent se lève, il faut tenter de vivre « , ces quelques mots extraits du « Cimetière marin » de Paul Valéry ont inspiré Miyasaki pour le titre de son dernier film d’animation. on remarque encore une fois que Miyazaki est un homme très cultivé, et qu’il connaît bien la culture européenne, on entendra donc ces quelques mots en français, puis les personnages parleront et chanteront en allemand. Dans  » Le vent se lève, il faut tenter de vivre », on fait référence également à Thomas Mann.

Le vent est un thème récurrent dans cette œuvre consacrée à la vie de Jiro Horikoshi, ingénieur japonais, inventeur de l’avion de chasse Mitsubishi A6M Zéro (mythique dans le domaine aéronautique, un’ porte-étendard de l’armée de l’air japonaise durant la Deuxième Guerre Mondiale’). Dans le Vent se lève on retrouve le thème du vent et la nature de « Nausicaä » , les avions et la guerre de « Porco Rosso »…

Miyasaki nous épate toujours par le raffinement de ses dessins (bien que les premières images, vues du ciel, représentant des champs oniriques soient un peu décevantes ). La luminosité des couleurs est toujours très réussie. Certains paysages sont tellement superbes qu’on croirait des toiles d’impressionnistes…  Les scènes d’intérieur sont également particulièrement bien rendues (on appréciera les veines du bois du mobilier ) .

Miyasaki nous fait revivre avec réalisme les années 1920 du Japon et son lot de souffrances : la Grande Dépression, le tremblement de terre de Kanto … La guerre, la pauvreté, le chômage, le fascisme…Et enfin la maladie (la tuberculose). Le contexte dramatique est convaincant, même si Miyasaki s’attache à dépeindre des personnages pour la plupart fictionnels, il n’en oublie pas l’Histoire. Mine de rien, un personnage (Castorp) rappelle les horreurs de la guerre, le nazisme, l’État fantoche du Manchoukouo…

« Les avions sont de merveilleux rêves ». La passion du cinéaste pour l’aéronautique (Porco Rosso en était déjà un magnifique aperçu 20 ans auparavant ) transparaît tout au long du film. Cependant, cette admiration sans faille entraîne des scènes qui peuvent paraître un peu trop techniques pour des néophytes. Par exemple, l’omniprésence de la règle à calculs peut sembler un peu lourde. Miyazaki voulait montrer des faits et des données aéronautiques mais « dans un style outré, cartoonesque  » * C’est vrai que les réunions de travail ressemble à un cartoon.

Pour ce côté sombre de l’histoire, mais aussi pour son côté technique, et aussi de par sa durée, ce film d’animation ne s’adresse pas aux jeunes enfants à mon avis.(D’ailleurs il est écrit dans le dossier de presse que Miyazaki ne voulait pas adapter sa série de mangas en film. Il a fallu toute la patience de Toshio Suzuki, le producteur du Studio Ghibli pour que le film se fasse.)

Dans l’ensemble, les scènes de la vie quotidienne m’ont semblé plus percutantes, que les scènes de rêve (en particulier avec Giovanni Caproni, un comte italien, inventeur d’avions et inspirateur de Jiro Horikoshi ). Même si je n’ai pas retrouvé l’univers poétique de « Porco Rosso », je ne peux que saluer le talent de ce grand réalisateur très cultivé et très respectable.

Le Vent se lève, il faut tenter de vivre est une ode à l’amour et aux rêves dans un Japon (et une Europe) en crise puis en guerre. Film adulte, film somme, mélancolique, long et très branché aéronautique. Ce voyage enrichissant mérite le détour, ne serait-ce que pour son sous-texte historique.

 Un grand merci au Disney Social Club pour cette projection en avant-première.

* entretien avec Hayao Mizaki, 10 janvier 2011, in DP

Le Vent se lève (Kaze Tachinu)

Date de sortie 22 janvier 2014 (2h06min)
Réalisé par Hayao Miyazaki
Avec Hideaki Anno, Miori Takimoto, Hidetoshi Nishijima plus
Genre Animation , Biopic , Drame
Nationalité Japonais

Synopsis

Inspiré par le fameux concepteur d’avions Giovanni Caproni, Jiro rêve de voler et de dessiner de magnifiques avions. Mais sa mauvaise vue l’empêche de devenir pilote, et il se fait engager dans le département aéronautique d’une importante entreprise d’ingénierie en 1927. Son génie l’impose rapidement comme l’un des plus grands ingénieurs du monde.

Le Vent se lève raconte une grande partie de sa vie et dépeint les événements historiques clés qui ont profondément influencé le cours de son existence, dont le séisme de Kanto en 1923, la Grande Dépression, l’épidémie de tuberculose et l’entrée en guerre du Japon. Jiro connaîtra l’amour avec Nahoko et l’amitié avec son collègue Honjo. Inventeur extraordinaire, il fera entrer l’aviation dans une ère nouvelle.

Source : Allocine.fr

Bande annonce

Illustrations extraites de Porco Rosso et Nausicaä et la Vallée du vent

The film Nausicaä of the Valley of the Wind he...
Nausicaä(Photo credit: Wikipedia)
Fio and Porco
Fio and Porco (Photo credit: Wikipedia)

5 Comments

  1. MissG

    Impossible que je passe à côté de l’oeuvre ultime de Hayao Miyazaki, j’aime trop ce qu’il fait. J’ai vu récemment « Porco rosso » et même s’il a des qualités il est imparfait dans le sens où il n’est pas aussi abouti que peut l’être « Le voyage de Chihiro ».
    Je trouve d’ailleurs que l’oeuvre de Hayao Miyazaki ne s’adresse pas à un jeune public, il y a souvent de la violence, la guerre, il faut avoir un certain âge pour commencer à apprécier la qualité du film d’animation.
    Il s’entoure aussi toujours du même compositeur de musique pour ses films et elles sont toutes plus magnifiques les unes que les autres.
    Pas étonnant que Hayao Miyazaki soit considéré comme un quasi dieu dans son pays tant son talent est grand !

    • Claire

      Tu as bien raison. Porco Rosso est le 1er Miyazaki que j’ai vu : je ne peux pas vraiment être objective, c’était il y a 20 ans et j’ai reçu un véritable choc visuel…
      Il y a tout de même des films plus  » enfantins  » comme Ponyo sur la falaise, Kiki la petite sorcière et mon voisin Totoro, meme s’il y a souvent un drame dans ces histoires !

  2. Ping :[Avis] Le Conte de la princesse Kaguya de Isao Takahata (Studios Ghibli)

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