Les Croods raconte l’histoire de la première famille moderne du monde, à l’ère Croodéolithique. Serait-ce un ersatz de la famille Pierrafeu ? La guerre du feu en 3D ? Un âge de glace bis mais avec des homosapiens ?
Non, revenez ! … Ce dessin animé Dreamworks n’est pas aussi superficiel qu’il en a l’air, et c’est même la bonne surprise de ce printemps en matière d’animation.
CRITIQUE (avec des proverbes détournés)
Ne jugez pas un film sur sa promotion ou L’habit ne fait pas l’homme préhistorique.
Avec Les Cinq Légendes et Les Croods, Dreamworks concurrence sérieusement Disney.
Ce qui est étonnant, c’est qu’à chaque fois, la bande annonce et la promotion du film ne montre pas la richesse des oeuvres de Dreamworks. Je ne croyais pas que Les Croods pouvais être si bien par exemple. Idem pour les Cinq légendes,qui fut mon gros coup de coeur en matière d’animation en cette fin d’année.
Honnêtement, en voyant tout ce marketing autour des Croods (et le nom de Kev Adams, la chanson de Faf Larage…), je pensais que je ne rentrais pas dans la cible, et je « ne pouvais ne pas avoir peur » pour citer le père Crood. Donc il ne faut pas se laisser influencer par la présentation maladroite de ce dessin animé…
« Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ». J’ai changé d’avis sur le film dès le début , avec la présentation de la famille et une chasse à l’oeuf… loufoque et spectaculaire ; l’action fait penser à du Tex Avery en 3d et sous amphétamines, cette scène fourmille de détails et de rebondissements. C’est un peu le message du film… En fait, le film devrait parler aux petits comme aux grands – et c’est rare. Un peu comme dans les Cinq légendes, on nous dit qu’il ne faut pas avoir peur (de l’inconnu) et que l’imagination est salvatrice. Eep, la jeune fille cherche la lumière, fuit les ombres de la caverne pour découvrir le « vrai » monde – quitte à rompre avec sa famille et en particulier son père hyperprotecteur et légèrement parano (Nicolas Cage). Avec l’effondrement de la caverne, toute la famille Crood devra changer son fonctionnement si finalement ils veulent survivre et suivre Guy (Ryan Reynolds), qui,lui, a perdu sa famille… Eep ( Emma Stone en VO , Bérangère Krief en VF) vous rappelle les princesses Disney nouvelle génération ? Vous pensez à votre cours de terminale et au mythe philosophique de la caverne platonicienne ? Ou au 11 septembre avec l’effondrement de la grotte ? C’est normal.
Le film a en effet plusieurs niveaux de lecture, et chaque spectateur devrait y trouver son compte en le regardant. Les adultes verront certainement d’autres symboles derrière les image dans cette caverne qu’est la salle de cinéma ! Alors bien sûr, c’est une ode à la famille (avec un « I love you Daddy » très américains) mais les rebondissements sont bien moins niais et le suspense très présent… pendant tout le film j’étais persuadée qu’il arriverait quelque chose au père ou à un membre de la famille !
« Pierre qui roule n’amasse pas mousse ». Par contre, un chien préhistorique…
Ce qui distingue aussi Les Croods d’autres dessin animés, c’est que l’humour n’est pas seulement destiné aux gamins. Ici pas d’humour « caca -boudin- poil au nez ». La grand mère qui en veut à son beau fils, mord son petit fils et crie au monde entier qu’elle est toujours vivante est absolument poilante. On a aussi droit… [attention spoiler ] à un chien préhistorique très bébête qui roule dans un précipice ! ou à des réflexions d’ados poilantes (les chaussures etc). Le bestiaire enchanté , »cro mignon » et coloré des Croods fait rire (mention spéciale au lémurien Belt qui chante tadaa et sert de ceinture et d’homme à tout faire à Guy!). Les grands s’amuseront de voir certains clins d’oeil à d’autres films ( j’ai pensé à Avatar pour les superbes décors).
Que la lumière (et la 3D) soit !
Le film est une réussite visuelle. La 3D , tout en ombre et lumières, est assez époustouflante. On est ravi par les détails du film, notamment les textures (eau, poils, poussière, cheveux…) et par la fluidité des images, l’inventivité et le soin apporté à l’ensemble. A noter que les personnages au fur et à mesure qu’ils sont initiés par Guy à la connaissance, évoluent intellectuellement mais aussi physiquement. Bref, la forme et le fond sont liés dans ce film.
En conclusion, j’espère qu’avec cet avis vous dépasserez vos peurs d’aller voir le film !
Allez-y avec vos enfants (à partir de 6 ans, avant ils risquent de trouver le temps long et d’avoir peur des grosses bébêtes !). Pour ma part, j’ai eu le « Crood’ foudre » pour The Croods.
- Teaser (à regarder si ne voulez pas en savoir trop) !
- Je ne vous conseille pas de visionner la bande annonce si vous voulez avoir la surprise, car elle dévoile trop de choses sur le film.
Date de sortie au cinéma : 10 avril 2013
Réalisé par : Kirk DeMicco, Chris Sanders
Scénario : Chris Sanders, Kirk DeMicco
Genre : Animation
Studio : Dreamworks
Avec les voix de Nicolas Cage, Ryan Reynolds, Emma Stone (VO)
Avec les voix françaises de Kev Adams et Bérengère Krief .
- Synopsis
Les Croods est l’histoire de la première famille moderne du monde. Elle se déroule à une époque jusqu’à présent inconnue, l’ère Croodéolithique – lorsque Mère Nature en était aux premières étapes de ses expériences, dont le résultat était une flore et une faune incroyablement bizarres. C’est dans ce monde à la fois comique et dangereux que la famille Crood doit s’aventurer pour trouver une nouvelle maison, leur cave ayant été détruite. Comme si la loi du plus fort n’était pas un problème suffisant, le père, Grug, tombe rapidement sur quelqu’un de beaucoup plus fort que lui – un jeune nomade plein d’imagination, Guy, qui en pince pour Eep, la fille de Grug. Les Croods sont contraints d’évoluer, de conquérir leur peur du monde extérieur et de découvrir que la seule chose vraiment nécessaire pour survivre, c’est de pouvoir compter les uns sur les autres.
Le crood’foudre ? Rien que pour cette phrase, j’essaie d’aller voir le film si j’ai le temps ! 🙂
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