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[Critique] Looper de Rian Johnson

 Looper a été qualifié de nouveau « Matrix. »

Voici ma critique sur le film de Rian Johnson.

Alors Looper est il loupé ou le film de SF de l’année ?

SYNOPSIS de LOOPER

(in DP, SND)

Dans un futur proche, la Mafia a mis au point un système infaillible pour faire disparaître tous les témoins gênants. Elle expédie ses victimes dans le passé, à notre époque, où des tueurs d’un genre nouveau (les «Loopers») les éliminent. Un jour, l’un d’entre eux, Joe (Joseph Gordon-Levitt), découvre que la victime qu’il doit exécuter n’est autre que… lui-même, avec 30 ans de plus. La machine si bien huilée déraille…

poster vintage en français de Looper
L’affiche française de Looper, très vintage. (c) SND, 2012

Avis sur le film LOOPER

Ou comment, avec « Looper« , on découvre une autre signification à l’expression « boucler la boucle »…

Looper est l’un des films de SF les plus intéressants de ces dernières années.

Le réalisateur Rian Johnson s’appuie sur un scénario truffé d’excellentes références : Philip K.Dick , « la Jetée » de Chris Marker, « L’Armée des Douze Singes », « Blade Runner » … On pense également à « Source Code », « Retour vers le futur » pour le côté voyage dans le temps… Le film s’inscrit dans la lignée d' »Inception » pour le scénario, de « Matrix » pour les réflexions philo-métaphysiques, et des dystopies en général. »Looper » possède également les codes du film noir et de mafia – et même, par moments, du western et des jeux vidéos pour les fusillades.

« Looper » possède un petit aspect série B qui l’empêche de se boursoufler et de devenir un film didactique ou prétentieux. Il a aussi quelques défauts : légères baisses de rythme (mais c’est pour mieux rebondir), une histoire compliquée où certains verront des incohérences.

Looper, une histoire compliquée et complexe

Si je me permets d’écrire que l’histoire est compliquée, c’est que j’ai vu deux fois « Looper ».
La première fois, j’étais retournée comme si j’étais montée dans un grand huit ! En discutant avec d’autres spectateurs, j’ai découvert que certains n’avaient pas compris la même chose que moi. Idem lors de la séance des questions/réponses organisée autour de Rian Johnson.
A ceux qui décrient les incohérences du film, je réponds que c’est un film de science- fiction, basé sur le fantasme de remonter le temps. Il faut accepter les règles du jeu …  Si on respectait la réalité, la logique, il n’y aurait pas de film.
Il faut également accepter que Joseph Gordon Levitt se transforme en Bruce Willlis 30 ans plus tard. JGL adopte à merveille les mimiques de Bruce Willis, mais ses traits, même maquillés, ne ressemblent pas tout à fait à ceux de Bruce. Mais je préfère cela à des effets spéciaux complexes et coûteux.

Looper, un futur qui fait peur…

La vision du futur de « Looper » est plutôt noire mais assez réaliste, plausible ; Rian Johnson y développe certains thèmes comme la télékinésie mal contrôlée, des visions urbaines post- apocalyptiques du  Kansas de 2044 ou du  Shanghai de 2070. Il oppose à ces images la vie rurale du Kansas et le personnage d’Emily Blunt (bien loin de son rôle dans « Des saumons dans le désert » ou dans « Le diable s’habille en Prada ».). Dans tout le film, des univers et des points de vues s’opposent.

Le film vaut surtout pour deux scènes dont je ne dévoilerai rien. La première ou « comment suggérer quelque chose d’horrible sans une goutte de sang  » a déjoué la censure. Pourtant, elle est profondément dérangeante.

La seconde scène semble sortie tout droit d’un manga de Katsuhiro Ōtomo ; j’ai tout de suite pensé à « Akira », mais il s’avère que ce serait une scène inspirée de  « Dômu » (du même Otomo). Je n’avais jamais vu ça dans un film. A la seconde vision, j’ai préféré regarder mes voisins de projection : ils étaient bouche bée.

Auréolé de quelques moments d’humour, Looper est servi par un casting au top (Bruce Willis, Joseph Gordon-Levitt, Emily Blunt, Jeff Daniels). Mention spéciale au petit Pierce Gagnon, 5 ans, qui interprète Cid. Le film nous livre une intéressante réflexion sur le temps qui passe, le pouvoir de la mémoire et des souvenirs
C’est une réflexion sur le déterminisme également, l’éternel recommencement… En effet, ce qu’espère le personnage de Bruce Willis, c’est de changer son avenir et son présent en modifiant le passé…

« Looper » est un phénomène, un film malin, entre le blockbuster et le film d’auteur. Ce n’est pas une claque radicale comme »Matrix », mais il peut envisager  un avenir radieux. Fans de science fiction, ne loupez pas « Looper » !

 

L'affiche chinoise
Le film cartonne en Chine. Il faut dire qu’une partie de « Looper » a été tournée à Shanghai et que le film résulte d’un montage financier sino-américain.

Fiche film : LOOPER

Date de sortie  : 31 octobre 2012

Un film de : Rian JOHNSON

Long-métrage Chinois/Américain
Durée: 01h50mn

Année de production: 2012

Distributeur: SND

Produit par : FilmNation

Genre : Science-fiction

Avec Bruce Willis, Joseph Gordon-Levitt, Emily Blunt, Paul Dano, Piper Perabo, Jeff Daniels, Pierce Gagnon, Xu Qing, Tracie Thoms, Noah Segan

Pour en savoir plus sur Looper :
Le film a été présenté en ouverture du Festival de Toronto et s’est fait remarquer à cette occasion.

Bande -annonce :

17 Comments

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  9. MissG

    En lisant ton avis ça m’a rappelé quelque chose (comme quoi, non seulement il faut voir le film plusieurs fois mais il faut aussi reprendre son avis dessus plusieurs fois) : tu cites « L’armée des douze singes » et sur le coup je n’y avais pas pensé, c’est bien vu, d’autant que dans ce film Bruce Willis jouait déjà un personnage du futur retournant dans le passé pour empêcher une catastrophe.
    Et comme « Looper », il y a autant de compréhensions du film que de spectateurs.
    L’affiche « vintage » a un faux air de « Blade Runner ».
    Bon, de parler de tout ça, ça me donne méchamment envie de re-regarder tous ces films pour en avoir un nouvel aperçu.

    • Claire

      J’ai l’affiche vintage, elle est immense : difficile de l’accrocher ! Oui, « L’armée des douze singes » et « Blade Runner »sont deux excellentes références en matière de SF. Il faudrait que j’écrive sur ces films…

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