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[Critique] Malavita de Luc Besson

 Malavita faisait partie de mes attentes de la rentrée 2013 ! Adaptation d’un roman  qui me semblait intéressant et cinégénique, casting en or, film produit par Scorcese…  le dernier Besson avait de nombreux atouts pour lui. Pour patienter,  j’avais vu un décor à la Cité du Cinéma et assisté à une rencontre au Salon du livre avec Tonino Benacquista et j’attendais de voir le résultat avec impatience. Alors, ce film est-il une bonne ou mauvaise idée ?

 

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Mon avis sur « Malavita »

Petit rappel du synopsis :

 Fred Blake alias Giovanni Manzoni (Robert de Niro), repenti de la mafia new-yorkaise sous protection du FBI, s’installe avec sa famille dans un petit village de Normandie. Malgré d’incontestables efforts d’intégration, les bonnes vieilles habitudes vont vite reprendre le dessus quand il s’agira de régler les petits soucis du quotidien.

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Malavita, c’est d’abord une galerie de personnages hauts en couleur, une bonne dose d’humour mais avec beaucoup de violence. On rit quand Giovanni va au ciné-club, quand la famille chercher à s’adapter aux coutumes locales. Le choc culturel entre la famille de mafieux déracinés et les Normands d’un petit village est propice à une série de gags.
Par exemple, Maggie fait l’éloge de l’huile  d’olive à ses deux gardes du corps, alors qu’en Normandie, il n’y a que du beurre et de la crème. Son fils Warren parle de donner aux locaux du gras, du sucré, de la bouffe « pornographique »… La rencontre entre les habitants de Cholong-sur-Avre et la famille de mafieux protégée par le FBI est pour le moins … explosive ! Il faut dire que le scénario est très proche du roman.

Le problème, c’est qu’on passe d’un genre à l’autre sans transition. Ce mélange qui fonctionne dans les films de Tarantino par exemple ne passe pas trop ici. C’est un peu comme si Luc Besson avait cherché faire de la vinaigrette en mêlant huile ( d’olive, donc !) et vinaigre, en oubliant le liant (la moutarde).
Pour continuer dans les métaphores culinaires, dans Malavita, le soufflé retombe un peu trop vite, disons qu’au milieu du film on s’ennuie un peu, avant que le film ne reparte dans une autre direction – mais c’est mangeable quand même.
Pour certains spectateurs, la mayonnaise risque de ne pas prendre. La psychologie des personnages est assez réduite, cet aspect est plus développé dans le roman. Cependant, ce reproche pourrait s’appliquer à de nombreuses adaptations : ce qui passe à l’écrit ne fonctionne pas toujours à l’écran. J’ai préféré le roman, même si le film de Luc Besson est assez fidèle à Benacquista, allant même jusqu’à reprendre des citations du livre. Parfois, ce qui fonctionne sur le papier ne passe pas à l’écran !

Il semble  que le scénario de Malavita n’a pas su choisir entre la comédie à l’italienne ( à la Affreux, sales et méchants) et le film de gangsters ( les Affranchis, mais aussi les « LucBessonniens »Léon ou Nikita.) La comédie m’a vraiment plu, mais les règlements de comptes et la violence m’ont laissée de marbre.

Les interprètes principaux, en particulier Michelle  » Married to the  Mob » Pfeiffer et  Robert De Niro, habitués aux rôles de gangsters ( « Les Affranchis », »Le Parrain » , »Mafia blues » …) sont en grande forme. De Niro semble vraiment réjoui de prononcer certaines répliques comme « Je n’aime pas faire souffrir inutilement car toutes mes pulsions sadiques sont satisfaites quand je fais souffrir utilement. » Tommy Lee Jones est chafouin, et cela lui va bien. Le jeune acteur qui interprète le fils de De Niro lui ressemble un peu. Diana Agron possède en effet la beauté de Belle – mais j’ai préféré la version papier du personnage. Cette famille de psychopathes /névrosés reste ensemble parce qu’elle s’aime. Aussi parce que chaque membre qui la compose est violent et n’hésite pas à tuer pour se défendre. Donc si on commence à réfléchir au message véhiculé par le film, il n’est pas spécialement positif ou politiquement correct.

Une information pour finir : la musique n’est pas signée Eric Serra cette fois. La bande originale de Evgueni Galperine et Sacha Galperine est pourtant appréciable et assez entraînante, c’est une sorte de mélange entre Nino Rota et Ennio Morricone.

En conclusion :  si vous voulez passer un moment tranquille, sans vous prendre la tête entre les mains pour réfléchir sur la vie et ses tracas, alors vous vous réjouirez de la truculence de certaines situations et dialogues dans Malavita. Cela fait plaisir de revoir De Niro et Pfeiffer.  Le changement de ton un peu brusque, surtout vers la fin, gâchera le plaisir de certains spectateurs (en tout cas, il a gâché le mien).

 

Bonus audio :

Pour continuer la conversation, je vous propose d’écouter ma petite voix sur le podcast Satoorn #70 !

> La critique de Malavita se trouve à 50 minutes 48 secondes.

Cliquez sur le lien pour l’écouter !

LES INFORMATIONS SUR MALAVITA

Un film de Luc Besson avec Robert De NiroMichelle PfeifferTommy Lee JonesDianna Agron et John D’Leo
Martin Scorsese comme producteur exécutif !
MALAVITA : En salles le 23 OCTOBRE 2013

#MALAVITA
Facebook.com/malavitalefilm
www.la-mafia-recrute.com

Le tumblr comique inspiré par le film :

jvoulaispasmenerver.tumblr.com

 

 

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