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[DVD] La Sapienza – Eugène Green

J’ai reçu « La Sapienza », film réalisé par Eugène Green en 2015, grâce à Cinétrafic. C’est le film le plus ésotérique qu’il m’ait été donné de voir cette année.

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Le synopsis semble pourtant assez banal…
À 50 ans, Alexandre a derrière lui une brillante carrière d’architecte. En proie à des doutes sur le sens de son travail et sur son mariage, il part en Italie accompagné de sa femme, avec le projet d’écrire un texte qu’il médite depuis longtemps sur l’architecte baroque Francesco Borromini.
En arrivant à Stresa, sur les rives du Lac Majeur, ils font la rencontre de jeunes frère et soeur, qui donneront un tout autre tour à cette échappée italienne.

(in DP)
Le titre fait référence à l’église Sant’Ivo alla Sapienza construite au XVIIᵉ siècle par l’architecte Francesco Borromini à Rome.
« La Sapienza » ( sapience en français) fait partie des films à voir tranquillement chez soi

C’est en effet une œuvre plutôt contemplative qui nous fait réfléchir, et qui nécessite un minimum de concentration et d’attention sous peine de complètement décrocher.

Mais si vous faites l’effort de rester dans l’histoire, alors vous serez étrangement charmés...
L’intrigue principale nous montre comment des jeunes adultes, tout en candeur et vivacité intellectuelle, se voient aidés ( façonnés ? tutorés ?) par des personnages plus matures. Et vice versa … On découvre comment un couple en souffrance, endeuillé par la perte d’un enfant, en phase de séparation, retrouve la grâce – qu’elle soit personnelle ou professionnelle.
« La Sapienza » est comme un rêve : les personnages (au minimum bilingues italien- français) parlent autrement que dans la réalité, ils font par exemple des liaisons bizarres…

Eugène Green fait une apparition fantomatique en Chaldéen.

Parmi les acteurs, il y a Fabrizio Rongione que l’on a déjà pu voir dans plusieurs films. Dans ce casting où il y a quatre rôles principaux, tous les acteurs semblent atypiques.

Parfois, on sourit devant tant d’affectation.

En même temps, en un plan, Green suggère l’éloignement d’un couple en ne filmant que leurs membres, ou leur verre… Et les acteurs parfois filmés en gros plan sont atypiques.

C’est que ce film d’auteur a un style bien à lui, un style difficile à définir. A la thématique de la crise de la quarantaine ou du milieu de vie, et celle de la transmission, il faut ajouter celui de l’art et l’architecture, et le parallèle entre la vie de Borromiri et celle de l’architecte blasé …

Les lieux filmés par Green sont de toute beauté – surtout l’Italie –  et la photographie étudiée, ainsi que la musique mettent en valeur l’ensemble.
« La Sapienza » m’a fait penser au « Genou de Claire » de Rohmer, ou encore à certains moments de « La Grande Bellezza »…

Cette bobine fait partie des films que vous feriez bien de voir si vous aimez les voyages initiatiques et spirituels, ainsi que les œuvres non formatées.

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Les bonus du DVD contiennent une interview du réalisateur très intéressante, il nous éclaire bien sur le film, ses inspirations…

* DVD sorti le 20 octobre 2015 chez Blaq Out ( voir son site et sa page Facebook.)

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