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La 39e cérémonie des César vue de l’intérieur

[ARCHIVES ] Alors qu’en 2020, une révolution a eu lieu quinze jours avant la Cérémonie des César, je vous propose un petit flash-back sur une cérémonie, celle de 2014, à laquelle j’ai eu la chance d’assister…

La 45ᵉ cérémonie des César du cinéma, organisée par l’Académie des arts et techniques du cinéma, se déroulera à la salle Pleyel à Paris le vendredi 28 février 2020 (la semaine prochaine, donc.)

Article publié sur We Love Cinema en 2014 (welovecinema.bnpparibas) et republié ici suite à la refonte du site.


L’affiche des César 2014 (via OZAP ©Académie des César.)

Un conte de fées, devenu réalité !

Se rendre à la Cérémonie des César, pour un cinéphile, c’est un peu la quête du Graal.

Après des années à guetter les stars sur le tapis rouge, et une certaine cérémonie où, habillée comme une princesse, je redevenais Peau d’âne pour une sombre histoire de papier manquant, cette fois, ce vendredi 28 février 2014, c’était « le Grand Soir »…

Et qui dit Grand Soir, dit sortir le grand jeu : pour un soir, princesse je suis devenue. Robe de soirée (exigée), pantoufles de verre, et magnifique carrosse (merci à mon chauffeur privé), tout y est. 18H30 : le fier destrier me dépose devant le Théâtre du Châtelet. Le temps de récupérer mon précieux Sésame (le pass pour les César) et de faire la queue aux côtés d’autres princes et princesses d’un soir (community managers, journalistes, blogueurs et heureux gagnants de concours), je foule le tapis rouge ! Je pénètre enfin dans la Caverne d’Ali Baba (pardon, le théâtre). Et là, le temps s’arrête… ou presque.

19 H : telle Charlie dans « Charlie et la Chocolaterie », je présente mon ticket d’or à tout va et trouve le lieu du cocktail où j’emplis mon estomac de quelques douceurs (oui, une princesse, ça mange !) et découvre qu’en fait il y a plusieurs étages où le champagne coule à flots. Avec les amis blogueurs, twittos et journalistes présents (Séance Radio en force!), nous parlons… cinéma !

 Mais où sont les stars ?

Guillaume Gallienne
Guillaume Gallienne (et François Cluzet en arrière-plan).

Après quelques photos de la vue sur la place du Châtelet où la foule s’amasse, nous redescendons le bel escalier comme Cendrillon. Ah : les stars sont là ! Je sors mon téléphone – baguette magique et entreprends de capturer l’événement : Rossy de Palma en belle andalouse, Guillaume Gallienne, Françoise Fabian (très élégante), Sara Forestier (très en beauté), Déborah François…  Dans l’ensemble, je note que les tenues sont sombres, à part quelques robes aussi bleues que les cheveux de Léa Seydoux dans « La Vie d’Adèle ».

Et puis la reine d’un soir arrive : Scarlett Johansson vient récupérer son César d’honneur, accompagnée de son « French Lover ». Tout le monde retient son souffle ! On l’imaginait en robe écarlate assorti à son rouge à lèvres. Mais non, la tenue de soirée de la belle Américaine est une simple veste et un pantalon noir. La jeune femme est coiffée d’une queue de cheval.

Une sonnerie retentit : c’est l’heure de regagner sa place et de discuter des chances de « 9 mois ferme » avec Nicolas Marié (rencontré à Séance Radio). Deux heures plus tard, le comédien sera sur scène pour recevoir un César au nom du réalisateur de 9 mois ferme, Albert Dupontel.

 20 heures 55 : tout le monde est installé, plus ou moins confortablement (« – Oh non ! J’ai le poteau ! », variante : « Aïe, je suis sur le strapontin! »). Les « princes »  et « princesses » sont déjà un peu fatigués et les pieds délicats parfois déchaussés… Depuis le deuxième balcon, je tente de repérer qui est assis à côté de qui. À 21 heures pile, la cérémonie commence, le direct est lancé !

François Cluzet, Président de la Cérémonie, arrive sur scène « en solitaire ». L’acteur plutôt discret rame un peu, entre allusions au MEDEF, aux acteurs sauvages ou d’élevage. Dans son discours, jolie citation de Jean Gabin : « J’adore les acteurs, c’est chouette, c’est bath les acteurs ! » et une déclaration d’amour aux techniciens du cinéma.Monsieur Cluzet rappelle que « Nous, Français, avons inventé le cinéma et (…) pouvons le réinventer. »

Puis entre Cécile de France, très glamour dans sa robe blanche, entre vestale de péplum et Marylin Monroe. Après nous avoir confié qu’elle présentait la cérémonie de 1985 à 1989 (dans sa chambre à Namur!), Mlle de France mélange anglais et français, salue Scarlett et prend le bras de Quentin Tarantino, puis gaffe en appelant Adèle la pauvre Léa Seydoux ! La belle Belge se lance ensuite dans un numéro de comédie musicale, rejointe par des danseurs et… Rossy de Palma ! Dans la salle, on n’entend pas bien les paroles, mais on se réjouit tout de même de ce show à l’américaine.

Le meilleur sketch des César 2014, c’est celui de Pierre Niney. Une vidéo dans laquelle le jeune comédien, à la manière de « Casting(s) », postule pour le rôle de remettant de César. Le plus jeune pensionnaire de la Comédie Française y imite Lorant Deutsch, Cyril Hanouna et Pierre Palmade, mime un éléphant conduisant une Formule 1: une belle performance d’acteur ! Sur scène, il se dit très heureux de pouvoir remettre le César. Et là, surprise, Lorant Deustch vient squatter le plateau en faisant preuve d’une belle auto-dérision à base de Mérovingiens et de stations de métro(nome). Quant à Pierre Niney, après nous avoir éblouis dans Yves Saint Laurent (un César l’an prochain ?), il confirme qu’il dégage une belle énergie. Retour sur le sketch ICI.

Autres bons moments. J’ai également bien aimé le discours d’Audrey Fleurot, venue remettre le César du meilleur second rôle masculin : elle y déclare son béguin de jeune fille pour Mathieu Amalric. Comme je la comprends ! Surpris, l’acteur nominé cette année pour la « Vénus à la Fourrure » a ouvert des yeux grands comme des soucoupes lorsque la belle rousse lui a déclaré sa flamme ! Belle prestation également de Monsieur André Dussollier : l’acteur à l’œil qui frise, après avoir (peut-être?) pincé les fesses de Cécile de France, nous a livré un joli texte sur les seconds rôles. Appréciable aussi, le sketch d’Alex Lutz et Anne Marivin sur les vertus du montage : les deux comédiens se sont amusés à glisser les titres des films nommés dans leur dialogues. À mi-parcours, Kev Adams a fait un bel effort pour réveiller un peu la salle, en prenant l’assistance en photo façon « selfie », et en se moquant de son physique juvénile et de son statut de star pour ados. Beth Ditto, toujours aussi rock’n’roll, a également contribuer à réveiller l’audience avec son énergie et un discours en français émaillé d’un délicieux accent.

D’une manière générale, je trouve toujours que l’ambiance aux César est particulière, entre « private jokes », coup d’éclats et moments gênants. Les moments d’émotions était rares, sauf la minute de silence pour rendre hommage aux professionnels du cinéma français qui ont disparu en 2013 et le discours de Jean Hugues Anglade pour Patrice Chéreau.

Scarlett Johansson

Il est temps de parler du César d’honneur : Scarlett Johansson ! Profil bas pour sa tenue, mais aussi son discours tout en anglais où elle dit aimer son travail, Paris (son refuge artistique), les Français « pour leur intégrité »,  sa famille (notamment sa grand-mère francophile)… Difficile cependant d’oublier les propos qu’elle avait tenus il y a quelques mois sur Paris et les Français dans un talk show américain… Quentin Tarantino, qui avait enflammé le festival de Lyon, était plus en retenue que d’habitude. Il faut dire que son rôle ce soir-là n’était que de remettre le César d’honneur. Petit détail : quand on est dans la salle, on n’entend pas la traduction : certains invités devaient donc être un peu perdus dans les discours de Scarlett et Quentin… « Lost in Translation », en quelque sorte ! De même, quand on est dans la salle,  on voit les assistants en lampe de poche sur le plateau et on entend les talkies walkies !

Je ne vais pas commenter le palmarès en détail. Ce serait trop long… Les comédies « 9 mois ferme », « Quai d’Orsay » et surtout celle de Guillaume Gallienne ont reçu des César d’une importance majeures (Dany Boon sera-t-il enfin satisfait ?). Gallienne, qui a remporté 5 statuettes pour son « Guillaume et les garçons à table », a remercié sa mère (après tout, c’est grâce à elle !), sa femme qui a permis « cette résolution, dans tous les sens du terme », et la Comédie Française. Le comédien, habituellement hilarant, est resté sérieux et discret.

Il est minuit, les césarisés sont tous réunis sur scène, pour les dernières photographies de la soirée. Le bal des César est terminé, il me faut courir aux vestiaires, non sans avoir frôlé Adèle Exarchopoulos (Meilleur Espoir Féminin), croisé Adèle Haenel (Meilleure Actrice dans un Second Rôle) et Sara Forestier (repartie bredouille malgré sa performance dans « Suzanne ». J’ai  aussi aperçu de très près quelques statuettes dorées.
A la recherche de mon carrosse,  je croise une dernière fois Déborah François, sans la robe de « Peau d’âne » qu’elle portait sur scène. Nous sommes déjà demain : je vais me coucher, mais la demoiselle qui a remis avec grâce le César du meilleur costume sera certainement au Fouquet’s avec les nommés et autres célébrités invitées au dîner de gala et à « the Party » post-César. Finalement, pour moi, cette soirée est vite passée !

Le palmarès complet des César 2014 est ici.

*** Les photos ont prises par mes soins ( ©legenoudeclaire.com).** Je rajouterai quelques illustrations plus tard.

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