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Top 5 Stephen King au cinéma

Cet article sur les adaptations de Stephen King au cinéma a précédemment été publié sur WE LOVE CINEMA en décembre 2013.
L’introduction et la conclusion ont donc été légèrement modifiées … car de nombreuses adaptations du King sont sorties ou en cours de production.

Citons ainsi « Simetierre » avec Jason Clarke et John Lithgow dont la date de sortie française est le 10 avril 2019.


« Ça » (IT) a cartonné dans le monde entier en 2017. La version 2017 est un remake, et c’est une adaptation du roman du même nom… Des enfants vont rencontrer une créature monstrueuse. Devenus adultes ( et traumatisés), ils vont devoir l’affronter à nouveau…

« Carrie, la vengeance », lui, est sorti en décembre 2013 en France. Ce remake du film de 1976 réalisé par Brian de Palma, lui-même adapté du roman éponyme de Stephen King, publié en 1974, a eu moins de succès.

Stephen King est un auteur prolifique, et il a engendré une longue liste d’adaptations cinématographiques, parfois réalisées par des grands cinéastes (De Palma, Cronenberg, Romero, Reiner, Darabont…)
Je vous propose donc un Top 5 totalement subjectif des adaptations de Stephen King à l’écran.
NB: Je n’ai pas mis « Deadzone » dans la liste mais il est dans mon top 10 !

N°5: “LES EVADES” (The Shawshank Redemption) de Frank Darabont (1994)

L’histoire du film Les Evadés :


« En 1947, Andy Dufresne, un jeune banquier, est condamné à la prison à vie pour le meurtre de sa femme et de son amant. Ayant beau clamer son innocence, il est emprisonné à Shawshank, le pénitencier le plus sévère de l’état du Maine. Il y fait la rencontre de Red, un Noir désabusé, détenu depuis vingt ans. Commence alors une grande histoire d’amitié entre les deux hommes… »

Pourquoi ce choix ?



Le titre français, Les Evadés, nous met sur la voie : ce drame se passe en prison et il y sera question d’une évasion… Mais le titre anglais est supérieur, car il comprend le thème le plus fort du récit de King : la rédemption.
Il est difficile de critiquer ce film et de dire pourquoi on aime « Les Evadés ».
C’est un grand film, certes assez classique, mais rempli de suspense et très émouvant. Bref, c’est du cinéma !
Frank Darabont nous prouve au passage que Stephen King ne produit pas que des scénarii à teneur fantastique ou horrifique.

The Green Mile: La ligne verte de Frank darabont ©MGM
Affiche du film La Ligne Verte -The Green Mile (c), MGM

BONUS : N° 5 ex aequo : « LA LIGNE VERTE » (The Green Mile ) de Frank Darabont (1999):

L’histoire :


« Paul Edgecomb, pensionnaire centenaire d’une maison de retraite, est hanté par ses souvenirs. Gardien-chef du pénitencier de Cold Mountain en 1935, il était chargé de veiller au bon déroulement des exécutions capitales en s’efforçant d’adoucir les derniers moments des condamnés. Parmi eux se trouvait un colosse du nom de John Coffey, accusé du viol et du meurtre de deux fillettes. Intrigué par cet homme candide et timide aux dons magiques, Edgecomb va tisser avec lui des liens très forts. »

Pourquoi La Ligne verte ?


Également réalisé et scénarisé par Frank Darabont, réalisateur décidément attiré par l’œuvre de Stephen King… D’une certaine façon, « La ligne verte » reprend les thèmes des « Evadés » : amitié et admiration, rédemption, emprisonnement.
J’ai bien conscience que certains d’entre vous ont trouvé le film décevant, principalement pour les bons sentiments et la morale qu’il véhicule, ainsi que l’allégorie sur Jésus-Christ.
Le film est en effet assez long, on peut donc « décrocher » ou ne jamais « rentrer » dans l’histoire.
Il n’empêche qu’il est rare de voir un film qui parle de spiritualité ainsi. D’ailleurs, c’est assez étonnant dans l’univers du réalisateur et de Stephen King…
Les acteurs sont bons, voire excellents. Ah, Tom Hanks ! (Lui arrive-t-il de mal jouer?) Et comment oublier le colossal Michael Clarke Duncan (aujourd’hui décédé) ? John Coffey, figure christique, est son plus beau rôle.
« La ligne verte » est un film sur la nature humaine, oscillant entre mal absolu et rédemption.
Finalement, on ne parle pas seulement d’horreur et de phénomène surnaturels chez King, le salut est parfois au rendez-vous.

N°4 : “STAND BY ME” de Rob Reiner (1986) :

L’histoire du film :



« Un événement peu ordinaire va marquer la vie du jeune Gordie Lachance. Au cours de l’été 1959, un adolescent a disparu mystérieusement dans l’Oregon. Gordie et ses inséparables copains, Chris, Teddy et Vern, savent qu’il est mort pour avoir approché de trop près la voie ferrée, un train l’a heurté. Son corps gît au fond des bois. C’est le frère de Vern qui l’a découvert. Les enfants décident de s’attribuer le scoop et partent pour la grande forêt de Castle Rock. Cette aventure va rester pour Gordie et ses trois amis la plus étrange et la plus exaltante de leur vie. »

Pourquoi Stand by me ?



« Stand by me » n’est pas juste le titre d’une chanson de Ben E. King.
C’est aussi le titre d’un film adapté de la nouvelle « Le Corps» de Stephen King.
C’est peut-être l’œuvre la plus abordable et grand public de ce top, et des adaptations de King en général…
Quand on regarde ce film enfant, on y adhère totalement.
Adulte, on se rend compte de la subtilité du scénario, adaptation de la nouvelle de King.
Tout est simple, réaliste et pourtant l’émotion est là.
Le film de Rob Reiner joue pleinement la carte de la nostalgie de l’enfance et cela est très plaisant. On suit avec intérêt les péripéties des 4 jeunes garçons, et pourtant il ne se passe pas grand chose… La bande des copains est magnifiquement interprétée par des enfants stars (mention spéciale au regretté River Phoenix).
On y aperçoit également Richard Dreyfuss, et Kiefer Sutherland. Très bon casting, donc, qui apporte un vrai plus à l’ensemble !
« Stand by me » est un film d’une grande justesse de ton sur l’amitié et l’adolescence (ou l’adieu à l’enfance). A voir et à revoir.

L’affiche française de Misery de Rob Reiner d’après S.King

N°3 : « MISERY » de Rob Reiner (1990):

L’histoire du film :


« Paul Sheldon, romancier et créateur du personnage de Misery dont il a écrit la saga est satisfait. Il vient enfin de faire mourir son héroïne et peut passer à autre chose. Il quitte l’hôtel de montagne où il a l’habitude d’écrire et prend la route de New York. Pris dans un violent blizzard, sa voiture dérape dans la neige et tombe dans un ravin. Paul Sheldon doit son salut à Annie Wilkes, infirmière retraitée qui vit dans un chalet isolé. Annie est justement une supporter inconditionnelle de la belle Misery. »

Pourquoi Misery ?



On change de registre avec « Misery », un grand thriller psychologique interdit aux moins de douze ans. Ici, point de fantôme ou de surnaturel. Mais on a peur tout de même, justement parce que c’est une folie bien réaliste dont souffre Annie Wilkes.
Le scénariste William Goldman et le réalisateur Rob Reiner ont su adapter cette œuvre de King particulièrement stressante et ironique pour un écrivain.

Il est d’ailleurs amusant de noter qu’une autre adaptation de King au cinéma, « La part des ténèbres » (réalisée par George A. Romero) traite d’un écrivain qui renie son œuvre pour se consacrer à une écriture plus sérieuse… Et cela va lui jouer des tours…


Dans « Misery », on frissonne du début à la fin.

Kathy Bates mérite amplement son Oscar de la Meilleure Actrice pour cette interprétation de » folle furieuse ». Face à elle, James Caan parait totalement vulnérable.
Le film remporta également en 1991 l’Oscar du meilleur scénario (pour William Goldman).
La mise en scène est parfaite et maintient un suspens haletant et hitchcockien.
On est captivé du début à la fin,nos nerfs sont mis à rudeépreuve,notamment lors de l’affrontement final entre le héros et sa « fan numéro 1″… mais aussi à cause d’un coup de masse !
En dire plus serait un sacrilège.
« Misery » est un très grand film.

carrie_au_bal_du_diable-1976-de-palma
L’affiche française de Carrie – Brian de Palma – 1976 ©MGM

N°2 : « CARRIE AU BAL DU DIABLE » (Carrie) de Brian De Palma (1976) :

L’histoire du film

« La vie n’est pas rose pour Carrie, tourmentée par une mère névrosée et tyrannique. D’autant plus qu’elle est la tête de turc des filles du collège. Elle ne fait que subir et ne peut rendre les coups, jusqu’à ce qu’elle se découvre un étrange pouvoir surnaturel. »

Pourquoi Carrie ?


Brian De Palma, un réalisateur qui filme sans pareil le sexe et le sang ainsi que la dualité de l’être humain, ne pouvait qu’embrasser avec enthousiasme l’univers de Stephen King, et en particulier celui de Carrie White.
Ici le sang coule à flots : sang menstruel, sang de porc, des liens du sang seront rompus à jamais et la vengeance de Carrie se fera dans un bain de sang…
Le sexe est aussi omniprésent quoique refoulé la plupart du temps. La mère de Carrie éprouve un réel dégoût pour l’acte sexuel et se réfugie dans la religion… Elle souhaite transmettre ce dégoût à sa fille, ne lui parle du phénomène des menstruations- d’où l’épouvante de Carrie – et enferme la jeune fille dans un placard pour contenir les pouvoirs (sexuels) de cette dernière…
Clairement, De Palma représente le pouvoir de télékinésie de Carrie comme métaphore de l’adolescence, une période où le corps change, les désirs et pulsions se réveillent !
De Palma reprendra d’ailleurs le thème des pouvoirs surnaturels destructeurs dans Furie.
On n’est pas très loin non plus du symbolisme des récits de super héros et des contes de fées.
La façon de filmer l’histoire de Brian De Palma , son côté excessif collent parfaitement à la vision horrifique de King.
« Carrie » est doté du style bien particulier de De Palma : mise en scène géniale et précise, effets de styles outrés, musique créant une ambiance particulière. Le résultat est marquant, et ce film sera par la suite copié, parodié, ou référencé… Le passage de la douche, la scène du bal en splitscreen, sans parler du bal de promotion et du final infernal, restent longtemps en mémoire !
Alors oui, l’esthétique est un peu datée (surtout les costumes et les effets spéciaux pour le meurtre de la mère). Mais l’histoire reste intemporelle. Le passage de l’enfance à l’âge adulte, les sentiments que l’on éprouve à cet âge-là.
King et De Palma ont vu juste : ce film parlera à tous, et on a tous un peu de Carrie en nous !
On ne peut que sympathiser avec la pauvre jeune fille pendant le film jusqu’au moment où elle se venge… Catharsis ultime pour tous les brimés et harcelés de la Terre.
Finalement, « Carrie » est un cauchemar. Le film montre comment une jeune femme ordinaire devient un monstre, un démon (comme le personnage de Jack Torrance dans « Shining »). A noter : De Palma reprendra ce thème des pouvoirs surnaturels avec « Furie ».
« Carrie » est soutenu par son casting.
Margaret White (Piper Laurie) et sa fille Carrie (Sissi Spacek) sont particulièrement bien campées : les deux actrices ont d’ailleurs été nominées aux Oscars 1977 pour leurs performances respectives. On aperçoit également John Travolta (bien avant « Grease » et « La Fièvre du samedi soir ») et Nancy Allen (compagne de De Palma) dans des rôles d’étudiants bien peu sympathiques.
Traumatisant, cauchemardesque jusqu’à la dernière seconde, « Carrie » est un classique horrifique à voir absolument.

N°1 : « SHINING » (The Shining) de Stanley Kubrick (1980):

L’histoire du film


«Jack Torrance, gardien d’un hôtel fermé l’hiver, sa femme et son fils Danny s’apprêtent à vivre de longs mois de solitude. Danny, qui possède un don de médium, le “Shining”, est effrayé à l’idée d’habiter ce lieu, théâtre marqué par de terribles événements passés… »

Pourquoi Shining ?


Mon numéro un est une adaptation pourtant controversée : « Shining » ! Contre toute attente, Stephen King a désavoué cette relecture de son travail, et a préféré écrire lui-même son scénario… devenu depuis un simple téléfilm. King n’était pas le seul à contester le travail de Kubrick, qui sera également critiqué par d’autres réalisateurs et bon nombre d’amateurs du roman. Il faut reconnaître que Stanley Kubrick a en effet très librement adapté le roman de King (intitulé « L’enfant lumière »), n’en gardant que le squelette… Pour moi pourtant, c’est un vrai chef d’œuvre. Le réalisateur a purement et simplement renouvelé le genre de l’épouvante ! Réalisé en 1980, « Shining »continue à fasciner les fans de cinéma, toutes générations confondues.
Jack Nicholson est terrifiant avec sa hache et son “Here comes Johnny !”. Réplique culte !
Le jeune Danny aux pouvoirs surnaturels (le fameux “shining” du titre) psalmodiant le mot « REDRUM » me stresse toujours autant et je compatis à chaque fois avec le personnage de la mère, interprétée par une Shelley Duvall martyrisée par Kubrick sur le tournage… et critiquée pour son jeu !
Le réalisateur s’intéressait à l’époque aux pouvoirs des images subliminales et a créé des scènes devenues cultes depuis. Citons par exemple les torrents de sang sortant de l’ascenseur, la rencontre avec les petites jumelles (flashes subliminaux sur leurs cadavres !), le labyrinthe, la fin « givrée »…
Ce film pas comme les autres peut être interprété de mille façons. D’ailleurs, le documentaire Room 237, consacré au chef d’œuvre de Stanley Kubrick, ne s’en est pas privé. La bande originale contribue à renforcer l’aspect étrange de l’ensemble. A noter que « Shining »existe en deux formats : 146 minutes pour la version intégrale sortie aux États-Unis à l’époque, contre 119 minutes pour la version européenne.

EN APARTÉ : le nouveau « Carrie ».


« Carrie, la vengeance » de Kimberly Peirce
Date de sortie : 4 décembre 2013 (1h40min)
Avec Chloë Grace Moretz, Julianne Moore, Judy Greer…
Distributeur : Sony Pictures Releasing France

L’objectif est clairement de rajeunir un classique du cinéma, le « Carrie au Bal du diable » de De Palma – passons sur la suite et l’adaptation TV de « Carrie ».
Le choix de la réalisatrice Kimberley Pierce (« Boys don’t cry ») peut être une bonne idée. Elle pourrait apporter une touche de sensibilité à cette histoire horrifique. « Carrie, la vengeance » bénéficie d’un plus gros budget que De Palma à l’époque, ce qui promet une avalanche d’effets spéciaux (que l’on aperçoit un peu dans la bande annonce). Les étudiants semblent désormais cyber-harceler Carrie… Pourquoi pas ?

Faisons un point sur le casting.
Bon point : Chloé Grace Moretz, la nouvelle Carrie est plus proche de l’âge du personnage. La jeune fille était âgée de quinze ans quand elle a entamé le tournage, contre 26 pour Sissi Spacek… Cependant, à mon sens, elle est bien trop jolie pour jouer l’héroïne ! Sissi Spacek avait une étrangeté dans le visage que Grace Moretz ne possède pas. Et sera-t-elle assez ambigüe dans le rôle de Carrie ?
En revanche, qui gagnera le match de la mère la plus abusive et la plus puritaine du monde ?
La première Mrs White, Piper Laurie (nominée à juste titre aux Oscars pour sa performance) ou la seconde, Julianne Moore ? Mrs Moore est une excellente actrice et elle peut incarner avec talent les femmes névrosées.
Ce nouveau « Carrie »sera-t-il plus dérangeant que le premier ? Possible : il a été annoncé que le film collerait plus au récit de King. On dit aussi que le côté “faits divers” du roman devrait être repris dans ce « Carrie » version 2013.


Alors, remake pour rien ou bon film à mettre dans ce classement ? Je ne sais pas, je ne l’ai pas vu ! J’attends votre avis…

Et vous, quel est votre top (3, 5 ou 10) des adaptations de Stephen King au cinéma ?

Suggestions d’articles complémentaires :

Ça (It), le film

22/11/63, le livre

Les liens du dimanche : les adaptations de Stephen King au cinéma

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