Critique
Je suis sortie de la salle de projection enchantée par ce film charmant !
Que faire de la femme idéale ? Et d’abord, une histoire d’amour peut-elle être parfaite ?
L’idée d’un fantasme prenant chair, on la retrouve dans « Code Lisa » (je regardais cette série quand j’étais plus jeune), ou encore dans « Cherry 2000 » avec Melanie Griffiths -un navet vu dans un moment de faiblesse !
Calvin crée une Ruby aussi exubérante qu’il est introverti. C’est une artiste, mais elle n’entre pas en compétition avec lui. Malgré tout, sa créature va vouloir s’émanciper : il va donc la « retoucher » en modifiant certains détails de son récit… quitte à jouer à l’apprenti sorcier ! Si bien que Calvin développe une peur panique de perdre son pouvoir sur sa création, et craint de se retrouver seul.
Raconté ainsi, on dirait un extrait de magazine féminin ! Mais je vous jure que c’est plus subtil dans le film : Paul Dano étant vraiment très convaincant dans ce rôle… et même « attachiant », pourrait-on dire !
Elle s’appelle Zoé
Mais si Paul Dano fait du bon boulot, la vraie révélation du film, c’est Zoé Kazan. Petite fille du réalisateur Elia Kazan (« Sur les quais »), fille du scénariste du « Mystère Von Bulow », c’est une enfant du cinéma !
Si je n’avais pas été éblouie par sa prestation dans « Les Noces rebelles » ou « La dernière piste », ici, elle crève l’écran. Notamment dans ce moment de bravoure où elle danse, aboie, parle français… une vraie démonstration digne de l’Actors studio ! Physiquement, elle a un petit côté Zooey Deschanel dans « (500 jours) ensemble ».
Un joli scénario qui sent le vécu, toujours sur le fil du rasoir, entre drame et comédie, malgré quelques baisses de rythme. Zoé Kazan ne néglige pas les personnages secondaires, dont Antonio Banderas et Annette Bening en hippies faisant passer les Fockers de « Mon beau-père et moi« pour des gens coincés !
Et là, on comprend pourquoi les réalisateurs de « Little Miss Sunshine » ont été séduits par l’histoire de Kazan : Zoé Kazan est pleine de fantaisie et pose un regard tout aussi attendri sur les personnages, tout en révélant leurs défauts. Le couple de réalisateurs a fait travail agréable, a soigné la BO (avec notamment… « Ça plane pour moi » de Plastic Bertrand !), les accessoires et les costumes.
« Elle s’appelle Ruby » est un film frais, qui nous rappelle que personne n’est parfait, et qu’une histoire d’amour ne s’écrit pas à l’avance. Les amateurs de comédie romantique devraient apprécier, ils riront la plupart du temps… et verseront aussi une petite larme.
FICHE FILM
Elle s’appelle Ruby
Titre VO : Ruby Sparks
Date de sortie : 3 octobre 2012 – Durée : 1h44
Réalisé par Jonathan Dayton et Valerie Faris (Little Miss Sunshine…)
Avec Paul Dano (Cowboy & Aliens, la Dernière Piste…), Zoe Kazan (la Dernière Piste…) , Annette Bening (American Beauty), Antonio Banderas (Philadelphia), Steve Coogan…
LIENS
- Elle s’appelle Ruby Sur Facebook
- Elle s’appelle Ruby Sur Twitter avec #Ruby
- Thierry Chèze a vu le film et a « flashé » sur Zoé Kazan : Festival de Locarno 2012, Jour 1: Coup de foudre pour Zoe Kazan dans Elle s’appelle Ruby
J’ai envie de le voir! Et il faut attendre octobre grrr
Il y a une chose étrange: le héros utilise une machine à écrire…
La machine à écrire est effectivement un détail qui a son importance. Je ne veux pas dévoiler plus l’intrigue mais cet objet est symbolique …
Ping :Festival du cinéma américain de Deauville 2012 : compétition et premières « Les écrans de Claire
@wildgunsliger : ça fait partie du charme surranné du personnage…. :o)
Oui, aussi ! Chacun son interprétation.