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[Avis] Elle s’appelle Ruby de J. Dayton et V. Faris avec Paul Dano

 Six ans après Little Miss Sunshine, les réalisateurs Jonathan Dayton & Valérie Faris reviennent avec une comédie romantique : « Elle s’appelle Ruby ». Le film est passé à Locarno et sera présenté au festival de Deauville. Mais pas question d’attendre sa projection normande pour vous en parler !
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Synopsis
Calvin (Paul Dano) est un romancier à succès, qui peine à trouver un second souffle. Encouragé par son psychiatre (Elliott Gould) à écrire sur la fille de ses rêves, Calvin voit son univers bouleversé par l’apparition littérale de Ruby (Zoe Kazan) dans sa vie, amoureuse de lui et exactement comme il l’a écrite et imaginée.

Critique

« Elle s’appelle Ruby » est un film  qui m’attirait pour plusieurs raisons.
La première : Paul Dano joue dans le film. C’est un acteur que j’affectionne particulièrement depuis  » Little Miss Sunshine » et « There will be blood ». Comme dans « La dernière piste », il tombe encore amoureux de celle qui est sa compagne à la ville, Zoé Kazan.
La deuxième raison, c’est que le pitch me semblait original : un Pygmalion des temps modernes, mais aussi une réflexion sur la femme idéale… ou l’homme parfait.
Enfin, dernière raison et pas des moindres : « Elle s’appelle Ruby » est le nouveau  film des réalisateurs de « Little Miss Sunshine », film-événement de l’année 2006.
Inutile de préciser que je partais avec un a priori positif, a priori renforcé par les critiques faites sur le film au festival de Locarno…

Je suis sortie de la salle de projection enchantée par ce film charmant !

Une semaine plus tard, le syndrome de la panne blanche me guette, comme le héros du film ! Difficile de dire exactement pourquoi le film m’a plu, mais le charme a opéré. L’univers créé par Zoé Kazan possède des références qui me plaisent. Calvin semble être échappé d’un film de Woody Allen : névrosé, il est abonné à son psy, a pour coach amoureux son frère (Chris Messina, justement déjà vu dans « Vicky Cristina Barcelona »), et ses seules sorties consistent à promener son chien (nommé Scotty en hommage à Francis Scott Fitzgerald). Bref, un joli personnage, écrit sur mesure pour Paul Dano.
Se prenant au jeu de son psy qui lui donne le devoir d’écrire, Calvin ne trouve l’inspiration que pour créer Ruby Sparks. Comme dans « Minuit à Paris » ou « La Rose pourpre du Caire » (Woody Allen, encore !), la fiction va devenir réalité, Ruby débarquant ingénument dans la vie de Calvin. En clair : c’est une histoire totalement irrationnelle, mais solidement ancrée dans le réel !

Que faire de la femme idéale ? Et d’abord, une histoire d’amour peut-elle être parfaite ?

L’idée d’un fantasme prenant chair, on la retrouve dans « Code Lisa » (je regardais cette série quand j’étais plus jeune), ou encore dans « Cherry 2000 » avec Melanie Griffiths -un navet vu dans un moment de faiblesse !

Calvin crée une Ruby aussi exubérante qu’il est introverti. C’est une artiste, mais elle n’entre pas en compétition avec lui. Malgré tout, sa créature va vouloir s’émanciper : il va donc la « retoucher » en modifiant certains détails de son récit… quitte à jouer à l’apprenti sorcier ! Si bien que Calvin développe une peur panique de perdre son pouvoir sur sa création, et craint de se retrouver seul.

Raconté ainsi, on dirait un extrait de magazine féminin ! Mais je vous jure que c’est plus subtil dans le film : Paul Dano étant vraiment très convaincant dans ce rôle… et même « attachiant », pourrait-on dire !

Elle s’appelle Zoé 

Mais si Paul Dano fait du bon boulot, la vraie révélation du film, c’est Zoé Kazan. Petite fille du réalisateur Elia Kazan (« Sur les quais »), fille du scénariste du « Mystère Von Bulow », c’est une enfant du cinéma !
Si je n’avais pas été éblouie par sa prestation dans « Les Noces rebelles » ou « La dernière piste », ici, elle crève l’écran. Notamment dans ce moment de bravoure où elle danse, aboie, parle français… une vraie démonstration digne de l’Actors studio ! Physiquement, elle a un petit côté Zooey Deschanel dans « (500 jours) ensemble ».

Un joli scénario qui sent le vécu, toujours sur le fil du rasoir, entre drame et comédie, malgré quelques baisses de rythme. Zoé Kazan ne néglige pas les personnages secondaires, dont Antonio Banderas et Annette Bening en hippies faisant passer les Fockers de « Mon beau-père et moi«  pour des gens coincés !

Et  là, on comprend pourquoi les  réalisateurs de « Little  Miss Sunshine » ont été séduits par l’histoire de Kazan : Zoé Kazan est pleine de fantaisie et pose un regard tout aussi attendri sur les personnages, tout en révélant leurs défauts. Le couple de réalisateurs a fait travail agréable, a soigné la BO (avec notamment… « Ça plane pour moi » de Plastic Bertrand !), les accessoires et les costumes.

« Elle s’appelle Ruby » est un film frais, qui nous rappelle que personne n’est parfait, et qu’une histoire d’amour ne s’écrit pas à l’avance. Les amateurs de comédie romantique devraient apprécier, ils riront la plupart du temps… et verseront aussi une petite larme.

FICHE FILM

Elle s’appelle Ruby 

Titre VO : Ruby Sparks

Date de sortie : 3 octobre 2012 – Durée : 1h44
Réalisé par Jonathan Dayton et Valerie Faris (Little Miss Sunshine…)
Avec Paul Dano (Cowboy & Aliens, la Dernière Piste…), Zoe Kazan (la Dernière Piste…) , Annette Bening (American Beauty), Antonio Banderas (Philadelphia), Steve Coogan…

LIENS

5 Comments

  1. Ping :Festival du cinéma américain de Deauville 2012 : compétition et premières « Les écrans de Claire

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