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[Reprise] Le Quai des brumes de Marcel Carné avec Jean Gabin et Michèle Morgan

Réalisation : Michel CARNÉ
Scénario : Jacques PRÉVERT, d’après l’oeuvre de Pierre MAC ORLAN
Avec : Jean GABIN, Michèle MORGAN, Michel SIMON, Pierre BRASSEUR, Robert LE VIGAN
Musique : Maurice JAUBERT
Directeur de la photographie : Eugène SCHÜFFTAN
Costumes : Coco CHANEL
Montage : René LE HÉNAFF
Production : Gregor RABINOVITCH

Date de sortie : 1938
Date de reprise : 31 octobre 2012  – Version restaurée

Distributeur : Carlotta Films

Synopsis

Par une nuit ténébreuse, un déserteur du nom de Jean arrive au Havre dans l’espoir de quitter la France. En attendant un bateau, il trouve refuge au bout des quais, dans une baraque autour de laquelle gravitent plusieurs marginaux. Il y fait la rencontre de Nelly, une belle et mystérieuse jeune femme dont le regard le bouleverse. Cette dernière vit dans la terreur de son tuteur, le misérable Zabel, lui-même racketté par une bande de voyous. Par amour, Jean se mêle aux affaires de Nelly et met les pieds dans un engrenage périlleux…

Un formidable travail de restauration a été fait. Des heures de travail pour quelques secondes à l’écran.

Avis

« Le Quai des Brumes » de Marcel Carné est un film qui marque les esprits, et pas seulement à cause des célèbres mots de Jean Gabin à Michèle Morgan (« T’as de beaux yeux, tu sais ! »). Comme un autre film de Marcel Carné, « les Enfants du Paradis » (1945), les dialogues de Prévert  sont parfaits, surtout qu’ils sont dits par de grands acteurs.

Le casting rassemble en effet les grands de l’époqueJean Gabin, Michel Simon (l’inoubliable interprète de « Boudu sauvé des eaux » incarne ici le pathétique Zabel), Michèle Morgan, Marcel Pérès, Pierre Brasseur (qui a également joué pour Carné dans « les Enfants du Paradis »), Raymond Aimos, René Génin, Robert Le Vigan (le peintre suicidaire), Édouard Delmont (l’attachant Panama)…

Le film est une adaptation d’un roman de Pierre Mac Orlan publié en 1927. Mac Orlan est le créateur de la notion de « fantastique social ». Le romancier cherchait à dépeindre « l’envers trouble et mystérieux de son époque », la « dimension inquiétante de la vie moderne ». (Source : Wikipedia).
Le film reste fidèle à l’esprit du roman, une oeuvre qui avait fait sensation à sa sortie. »Le Quai des Brumes » décrit une France sombre, décadente, une vision jugée choquante à sa sortie. Personne n’échappera à son destin. Tous les personnages ont été blessés par la vie, même Nelly du haut de ses dix-sept printemps a déjà roulé sa bosse ; elle est orpheline, elle a connu le désespoir et voit le déserteur comme une bouée de secours. L’amour apporte une lueur d’espoir à Nelly et Jean, mais cette lueur sera vite ternie par une enchaînements de circonstances. Ce que Jean a négligé finira par se retourner contre lui. « Le Quai des Brumes » a tout d’une tragédie grecque.

Ce pessimisme, alors que la France vivait des heures sombres, a failli empêcher le film de voir le jour à cause de la censure.
Inutile de préciser que Marcel Carné a essuyé beaucoup de refus lorsqu’il a recherché des financements pour le réaliser. Le producteur du film Rabinovitch a finalement accepté de financer le film… à condition que son nom ne soit pas inscrit au générique ! Après le succès du film (Prix Delluc, Lion d’or à Venise en 1939), il a demandé que cette omission volontaire soit réparée.

Film censuré, amants maudits sur fond de mort , »Le Quai des Brumes » mélange mélancolie et romantisme, poésie et réalisme, et crée une atmosphère unique.  A voir, au moins une fois dans sa vie.

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Michèle Morgan et Jean Gabin, amoureux à la ville comme à la scène (via Flickr. Crédits: Patrick Peccatte)

Bande-annonce

Pour en savoir plus … Les secrets de tournage

(source : Allociné.fr)

Interdit aux moins de 16 ans

Lors de sa sortie en salles officielle en 1946, le film a été interdit aux moins de 16 ans. Avant cette date, Le Quai des brumes a été prohibé par la censure française sous l’Occupation.

Dans la cour des grands

Marcel Carné n’a que vingt-neuf ans et deux longs métrages derrière lui lorsqu’il réalise « Le Quai des brumes » et dirige Jean Gabin, qui est alors déjà une grande vedette. Il doit d’ailleurs cette chance à l’acteur lui-même qui, impressionné par Drôle de drame, a insisté pour tourner un film avec le tandem Carné-Prévert, et a ainsi facilité la production du film malgré la noirceur du script.

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