J’ai lu le premier dans le cadre du Prix du Club des lectrices.
J’ai vu le second par plaisir (j’aime les œuvres de James Ivory, j’ai même fait de la figuration pour l’une d’entre elles).
Et puis, dernière motivation : en juin 2014, c’est le challenge du mois anglais !
Voici donc quelques impressions sur « A room with a view », le livre et le film !
L’histoire, en quelques mots … Des Anglais à Florence. Une pension avec vue sur l’Arno. Orgueil et préjugés. Petits mensonges entre amis et pour finir … Le triomphe de l’amour… avec un balcon donnant sur le fleuve Arno !
Le roman « Avec vue sur l’Arno »de EM Forster ( 1908), tout comme son adaptation cinématographique « Chambre avec vue » (1985) par le grand James Ivory, est un plaisir à déguster en sirotant une tasse de thé et en dégustant des petits gâteaux.
Purs produits de l’Angleterre victorienne, les personnages sont aisés, oisifs, se soucient de minuscules détails, voire se noient dans un verre d’eau ( « Poor Charlotte ! »)
Voilà une lecture qui détend énormément, pour peu que vous acceptiez de rentrer dans l’univers décrit par EM Forster.
Vous êtes allés vous procurer le roman de E.M. Forster * ? Bien !
Si vous hésitez et voulez vous faire une idée du style de l’auteur, sachez que « My Little bookclub » de My Little Paris vous offre le premier chapitre !
Vous avez maintenant le DVD en main ? Parfait !
Passons à mon avis sur le film !
James Ivory a le chic pour créer une ambiance rétro : musique classique, chant au piano, paysages anglais et italiens enchanteurs et costumes d’époque, le tout baigné dans une belle lumière… Le synopsis est très fidèle au roman original, mais j’ai l’impression que James Ivory et sa scénariste y ont ajouté une touche d’humour.
En effet, on sourit souvent : l’ironie est sous-jacente dans le film d’Ivory.
Il faut voir le personnage du fiancé Cecil, interprété par Daniel Day-Lewis : pédant et sûr de ses charmes et pourtant totalement dépourvu de bon sens et de sex appeal… « DDL » est excellent en jeune homme qui ne comprend rien à rien alors qu’il se croit supérieur. Day-Lewis rend son personnage à la fois irritant et attachant. Mais franchement on ne peut en valoir à Lucy de lui préférer le beau et fougueux George Emerson !
L’interprète de Lucy, ce n’est autre que la muse de Tim Burton, Helena Bonham Carter, alors jeune fille en fleurs, jolie menteuse bien embêtée lorsqu’elle se rend compte qu’elle est attirée par le « mauvais garçon »et que ses mensonges ont fait plus de mal que de bien.
Le reste du casting est également extrêmement bien choisi et talentueux : Maggie Smith dans le rôle du chaperon Charlotte Bartlett est juste parfaite (bien que plus âgée que le personnage romanesque). Ses échanges avec Lucy Honeychurch ou la romancière à l’eau de rose Eleanor Lavish (interprétée avec malice par Dame Judi Dench) valent leur pesant de cacahuète. L’actrice fait des mines offensées et est très drôle.
Julian Sands est très bien en jeune homme passionné (George Emerson). Denholm Elliott interprète très bien Mr Emerson un père aimant, extraverti ( shocking !) et excentrique. C’est également un plaisir de voir Simon Callow en révérend compréhensif et gaffeur.
Que vous ayez envie de vous rendre à Florence, ou dans la campagne anglaise, ou que vous souhaitiez « cocooner » chez vous, je vous conseille cette bobine romantique qui change bien les idées.
En conclusion je vous offre une vue sur l’Arno…
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* Avec vue sur l’Arno (1908), de E. M. Forster (Pavillons poche), 9 euros
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Chambre avec vue
De James IVORY
Date de sortie en France: 19 novembre 1986
(1h56min)
Avec Julian Sands, Denholm Elliott, Daniel Day-Lewis, Maggie Smith, Helena Bonham Carter
Synopsis du film :
Lucy Honeychurch, en voyage à Florence avec une vieille cousine, tombe amoureuse d’un jeune Anglais, qui comme elle a été témoin d’un meurtre. Mais, elle étant « convenable » et lui pas, elle rompt puis s’impose des fiançailles de convenances avec un autre. Ayant désespéré tour à tour les deux jeunes hommes, malheureuse, elle décide de repartir, pour Athènes cette fois.