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[Avis] Cendrillon de Kenneth Branagh avec Cate Blanchett

Grâce au #DisneySocialClub , j’ai vu le nouveau Cendrillon de Disney, avec des acteurs en chair et en os.
Il était une fois une jeune fille qui de souillon devint reine… Cendrillon. Il était une fois un conte de fées de Charles Perrault qui se transforma en dessin animé puis en film(s). Il était une fois un réalisateur Kenneth Branagh qui passa de Shakespeare à l’adaptation du comics Thor de Marvel… Que se passe- t-il si on met les trois ensemble ? On obtient une version très moderne du conte de Cendrillon. Alors, le résultat tient-il du carrosse ou de la citrouille ? Des souris ou des fiers destriers ? Haillons ou robe de princesse ? N’attendez pas les douze coups de minuit pour lire cet avis ( qui ne se transformera pas de toute façon).

Synopsis

Dans cette histoire, le père de la jeune Ella, un marchand, s’est remarié après la mort tragique de la mère de la jeune fille. Pour l’amour de son père, Ella accueille à bras ouverts sa nouvelle belle-mère, Lady Tremaine, et ses filles Anastasia et Drisella. Mais lorsque le père d’Ella disparaît à son tour d’une manière aussi soudaine qu’inattendue, la jeune fille se retrouve à la merci de sa nouvelle famille, jalouse et cruelle. Les trois méchantes femmes font d’elle leur servante, et la surnomment avec mépris Cendrillon parce qu’elle est toujours couverte de cendres. Pourtant, malgré la cruauté dont elle est victime, Ella est déterminée à respecter la promesse faite à sa mère avant de mourir : elle sera courageuse et bonne. Elle ne se laissera aller ni au désespoir, ni au mépris envers ceux qui la maltraitent. Un jour, Ella rencontre un beau jeune homme dans la forêt. Ignorant qu’il s’agit d’un prince, elle le croit employé au palais. Ella a le sentiment d’avoir trouvé l’âme sœur. Une lueur d’espoir brûle dans son cœur, car le Palais a invité toutes les jeunes filles du pays à assister à un bal. Espérant y rencontrer à nouveau le charmant « Kit », Ella attend avec impatience de se rendre à la fête. Hélas, sa belle-mère lui défend d’y assister et réduit sa robe en pièces… Heureusement, comme dans tout bon conte de fées, la chance finira par lui sourire : une vieille mendiante fait son apparition, et à l’aide d’une citrouille et de quelques souris, elle va changer le destin de la jeune fille…

AVIS

Au début je ne partais pas rassurée. Pourquoi toucher au charmant dessin animé et en faire un film live ? Cendrillon a certes inspiré de films, de Pretty Woman  ( avec le mythe de Pygmalion certes) en passant par « Into The Woods » où on retrouve Anna Kendrick en jeune fille hésitante mais maligne.

Les premières images m’ont rassurée : visuellement le film allait être beau et reposant.
La photographie est très belle, les costumes et décors sont somptueux. En ce qui concerne les effets spéciaux ( et je pense qu’il y en a un certain nombre, ne serait-ce que pour les séquences de magie), c’est une question d’appréciation, un expert les critiquera sûrement, mais j’ai trouvé qu’ils étaient plutôt réussis.

Oui mais l’histoire ? Et le jeu des acteurs ?

Pareil :  au début, je trouvais Lily James franchement nunuche ;  son jeu ne m’inspirait pas du tout.
Idem pour le beau Richard Madden qui incarne, après  » Games of Thrones’…’un héritier au trône !

Le jeu de l’excellente Cate Blanchett en marâtre ne m’éblouissait pas.

Puis j’ai compris. Kenneth Branagh a dirigé ses acteurs pour en faire des personnages de dessin animé, tout en leur demandant de conserver de l’ironie dans leur jeu.

Comme dans les contes de fées, il y a une double lecture… Et là j’ai franchement commencé à m’y prendre, au jeu. Quand le prince enfile, les yeux humides et le sourire éclatant, avec une émotion intense,  la pantoufle de verre ( pas de vair ) au pied de la mystérieuse jeune femme, on est clairement dans autre chose qu’une séance d’essayage de chaussures… (en fait on compte deux scènes où le prince passe la pantoufle au pied de Cendrillon et chacune à sa signification.)

Quand il y a naïveté ou excès de jeu, c’est voulu. La volonté de dépoussiérer l’histoire et de plaire au plus grand nombre est certes là, mais le scénario prend des libertés avec l’original (bravo aux traducteurs qui ont réussi à retomber sur leurs pieds pour l’explication du surnom de Cendrillon  à partir du vrai prénom de la jeune fille, Ella !)

Si le film convient aux jeunes enfants (pas de talon ou d’orteil tranchés, pas d’oeil crevé comme dans le conte ou encore dans Into the woods !), il n’en reste pas moins que l’œil adulte identifiera des éléments plus sombres et plus psychologiques dans le rose bonbon de l’ensemble.

Ainsi Lady Tremaine (Cate Blanchett) est un double inversé de la gentille Ella : autrefois, c’était une jeune femme qui s’est mariée par amour, puis vieillie et aigrie par la vie, elle est devenue vénale et surtout, perverse narcissique.

Ella a promis à ses parents d’être courageuse et bienveillante. Aussi de rester dans la maison de ses aïeux où ils ont connu le bonheur. Résultat :  elle est la victime idéale de Mme Tremaine.

Lady Tremaine, avide de pouvoir et d’argent a bien compris qu’elle a échoué à élever ses filles au rang de princesses, ou même au rang de jeunes filles accomplies. Bref,  Branagh nous fait de la belle mère de Cendrillon une figure tragique, quasi Shakespearienne…

Le film parle en filigrane de transmission et de deuil. Apprendre à vivre sa vie et à accepter ce que l’on est. Et se faire accepter (ou aimer) pour ce que l’on est.

Il y a aussi des moments assez loufoques, notamment grâce à Helena Bonham Carter ( ex compagne de Branagh) qui campe la bonne fée gaffeuse.

Au final, et contre toute attente, j’ai passé un bon moment avec  »Cendrillon ».

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