J’ai lu « Couleur de peau : miel » de Jung Sik-jun (Jung) le mois dernier dans le cadre du club des lectrices. Chronique express sur le premier tome et l’adaptation éponyme au cinéma.
« Couleur de peau : miel » – des BD, un film…
Voici l’histoire :
Ils sont 200 000 enfants coréens disséminés à travers le monde depuis la fin de la guerre de Corée.
Né en 1965 à Séoul et adopté en 1971 par une famille belge, Jung est l’un d’entre eux.
Adapté du roman graphique Couleur de peau : Miel, le film revient sur quelques moments clés de la vie de Jung : l’orphelinat, l’arrivée en Belgique, la vie de famille, l’adolescence difficile… Il nous raconte les événements qui l’ont conduit à accepter ses mixités. Le déracinement, l’identité, l’intégration, l’amour maternel, tout comme la famille recomposée et métissée, sont autant de thèmes abordés avec poésie, humour et émotion…
Réalisé dans un étonnant mélange d’images réelles et dessinées, entre présent et souvenirs, utilisant à l’occasion des archives historiques et familiales, « Couleur de peau : Miel » est un récit autobiographique d’animation qui explore des terres nouvelles.
( synopsis officiel du film via Gebeka Films)
J’ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman graphique.
D’une part, j’ai aimé le trait de Jung, en général – une mise en couleur comme sur la couverture aurait été appréciable au lieu du noir et blanc. Le format est original, et cette bande dessinée se lit très rapidement.
Le récit de Jung, enfant coréen adopté par une famille belge, étant autobiographique, il est à la fois truffé d’humour, voire d’autodérision – notamment sur ses souvenirs d’enfance – mais il contient aussi des propos assez durs tenus de l’auteur vis-à-vis de sa famille adoptive, surtout de sa mère. Il a également été battu par son père adoptif… On sent donc l’amertume et la tristesse poindre sous le ton léger choisi par l’auteur pour narrer son histoire. Et les passages dédiés à sa mère inconnue font monter les larmes aux yeux.
On en apprend peu sur l’histoire de la Corée. Mais on se rend compte des conditions d’adoption des d’enfants coréens par des familles européennes ou américaines… Mais ce n’est pas le propos de Jung, qui a quitté la Corée très jeune, son idée est plutôt d’aborder le thème de l’adoption et de sa propre enfance.
A noter que je n’ai pas lu les trois tomes – mais j’ai bien envie de lire les deux suivants que j’ai juste feuilletés.
Passons à « Couleur de peau : miel », le film de 2012 adapté des 3 bandes dessinées. Je l’ai vu à sa sortie en salles, donc je sais où se dirige le récit des bandes dessinées…
J’ai d’ailleurs été très émue par le film à l’époque. Il comporte à la fois les dessins (en couleurs) de Jung et des parties en live action, notamment lorsque Jung se rend sur la terre de ses ancêtres en Corée… Ce film est l’un des rares à pouvoir montrer le thème de la mémoire. Il aborde aussi des sujets comme la construction de l’identité ou l’adoption du point de vue de l’adopté…
Vous trouverez ci-dessous la fiche du film signé Jung Sik-jun et Laurent Boileau.
« Couleur de peau : miel » a remporté le Prix du public au Festival du Film d’Animation d’Annecy 2012.
Je vous recommande de le voir, que vous ayez ou non lu la bande dessinée. C’est un gros coup de coeur.
fiche Allociné.fr Couleur de peau : miel
Pour avoir d’autres avis de lecture : Club des Lectrices du 19 avril 2015