MAUVAISE GRAINE (« Non essere cattivo » ), film posthume de Claudio Caligari sera sur nos écrans le 11 mai 2016.
Avis :
A priori , le cadre est plutôt agréable . Nous sommes au bord de la mer , en banlieue mais pas de grandes barres d’immeubles gris à l’horizon . Il n’y a pas non plus de villas luxueuses.
L’histoire se passe dans une banlieue ouvrière où la mafia a tissé sa toile et où la drogue s’est implantée avec force .
Ce film nous plonge donc dans l’enfer de la drogue, du vendeur au consommateur.
Cesare ( Luca Marinellli ) et Vittorio ( Alessandro Borghi ) font les deux : ils dealent et consomment sans arrêt drogues et alcool.
Le spectateur est abreuvé – parfois jusqu’à l’écœurement – de scènes de consommation de substances en tous genres.
Les deux amis d’enfance semblent s’accommoder de cette vie jusqu’à ce que Vittorio prenne conscience des dégâts de ces excès sur son organisme .
Les yeux exorbités, l’air hagard devant des visions hallucinatoires, Alessandro Borghi interprète son rôle d’une façon remarquable.
Il en est de même pour la qualité du jeu de
Luca Marinelli ( vu dans »
La Grande Bellezza » de Paolo Sorrentino ) qui est d’une présence incroyable.
L’interprétation des acteurs me semble être un des atouts majeurs de ce film.
Le scénario m’a semblé un peu confus en voulant traiter plusieurs sujets à la fois.
En dehors de la drogue et de la mafia, de l’amitié entre Cesare et Vittorio et de leurs histoires d’amour respectives, la prostitution, le chômage, le manque d’argent, la maladie incurable de la nièce de Cesare tous ces thèmes sont abordés.
On a l’impression que le réalisateur a voulu dépeindre toute la société marginale italienne dans son film testamentaire puisqu’il est décédé le 26 mai 2015 , à la suite d’une longue maladie, avant d’avoir pu clôturer son film.
Est- ce ce dernier qui a souhaité apporter une fin plutôt heureuse, une note d’espoir à ce sujet très noir ou était-ce le vœu de Claudio Caligari ? Difficile de savoir …
En tout cas le film m’a semblé durer plus longtemps que son temps réel ( 1h40 ). Certaines scènes auraient peut-être gagné à être écourtées.
La mise en scène n’est pas très originale mais la photographie est réussie et la musique agréable.
Ce film n’est donc pas dénué d’intérêt.
Une preuve irréfutable pour moi : il a continué de « me trotter dans la tête » longtemps après l’avoir vu !
C’est un signe, pour moi, qu’il s’agit d’un film fort, avec des images choc, une histoire de dépendance et de désespérance remarquablement interprétée.