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[Avis] Tel père, tel fils de Hirokazu Kore-eda

 

Tel père, tel fils ( récompensé par le Prix du Jury lors du dernier Festival de Cannes) rappelle La vie est un long fleuve tranquille d’Etienne Chatiliez par son thème : l’histoire de deux bébés échangés à la naissance, à l’insu de leurs parents. Mais la comparaison s’arrête là. Ici on n’est pas dans un comédie, plutôt dans une chronique épurée et émouvante sur les liens du cœur et ceux du sang. Avis plus détaillé ci-dessous.

Tel-pere-Tel-fils_affiche

 

Avis sur Tel père, tel fils de Hirokazu Kore-eda

keita et son père

La famille est un thème récurrent au cinéma et plus particulièrement dans le cinéma japonais (Ozu !)

Kore-eda se concentre sur les liens de famille en posant son regard sur les enfants… pour mieux montrer les travers des adultes, leur présence ou leur absence, avec parfois des conséquences tragiques. Ainsi, Nobody knows, inspiré d’un fait divers réel raconte l’histoire de frère et sœurs abandonnés par leur mère et livrés à eux-mêmes…

Impossible de ne pas pleurer devant les films de Kore Eda à la fois cruels et remplis de joies enfantines… Tel père, tel fils ne déroge pas à cette règle. Presque malgré moi, l’émotion est venue. La réalisateur sait trouver et mettre le doigt sur le détail qui serre le coeur, la goutte d’eau qui fait déborder le vase de nos émotions. En ce sens, ses films, et Tel père, tel fils en particulier, sont universels. Sa mise en scène est pudique,  il faut avoir la patience de se laisser porter par l’histoire.

Côté images, c’est beau et recherché…  que ce soit un gros plan sur des mains ou un visage, la voix d’un personnage en contre-champs ou tout simplement un paysage. La musique est occidentale et classique ( Bach dans mes souvenirs et peut-être aussi Mozart) accompagne joliment l’ensemble. Les acteurs sont tous très bons, même les enfants.

Kore-eda étant japonais,  il filme – d’une manière assez contemplative et elliptique – la société nippone. En sous-texte, on retrouve les différentes classes japonaises (l’opposition entre les deux familles, l’une aisée, mais une peu froide, l’autre plus pauvre mais plus généreuse), l’obsession de la réussite et de la performance (le petit garçon qui doit passer une sorte d’entretien d’embauche pour intégrer une « bonne » école), le sens de l’honneur…  On entend les silences,on perçoit les souffrances intériorisées de certains personnages. Et surtout on se demande quelle sera leur décision finale : garder l’enfant qu’ils ont élevé ou adopter leur enfant biologique ? Il est un peu dommage que  le film se concentre sur Ryota, le père de  la famille aisée (Masaharu Fukuyama). Et que les sentiments du personnage du père de famille nombreuse et fantaisiste  (Franky Lily) ne soient pas plus explicités.

Au final,  Tel père, tel fils constitue une subtile réflexion sur la transmission, l’éducation, la filiation, les liens du sang et les liens du cœur. Un très beau film qui souffre cependant de quelques longueurs.
A voir le 25 décembre – en plus vous ferez une bonne action pour les Toiles enchantées !

 

En savoir plus  sur  Tel père, Tel fils

Titre original : Soshite Chichi Ni Naru
Sortie le 25/12/2013
un film de Hirokazu Kore-Eda
 NB : Primé au festival de Cannes 2013 , sélectionné au Festival international du film de Toronto 2013… J’ai pour ma part, découvert  Tel père, tel fils grâce au Grand Prix Cinéma du magazine ELLE.

 

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