Derrière le mur la Californie, késako ?
Ce film est un documentaire qui nous parle de skateboard et d’amitié en Allemagne de l’Est. Cette production de 2012 a déjà été récompensé dans de nombreux festival (notamment à Cannes et à Berlin.) Ce documentaire sort dans les salles obscures françaises le mercredi 26 août.
« Derrière le mur, La Californie » (This Ain’t California) nous propose un voyage dans le temps, à la découverte des “Rollbrettfahrer”, les skateurs de la RDA.
Qu’est-ce que ça raconte ? Le synopsis officiel annonce bien la couleur: « 3 gamins qui découvrent l’amour du skateboard sur les trottoirs fissurés de la RDA. Une folie, un sport inacceptable, c’est sûrement ce qui le rendait si excitant. Ce conte de fées à l’accent underground a été créé par ce groupe de jeunes qui ont pu capter leurs vies sur Super 8, nous permettant ainsi de découvrir la vie en RDA comme jamais auparavant. Cette histoire commence dès leur enfance dans les années 70, avant de basculer dans les années 80 et leur adolescence agitée, jusqu’à cet automne 1989. Ils ont alors 20 ans et tout ce qu’ils ont connu est sur le point de changer à jamais. »
Ce qu’il ne dit pas, c’est que ce film est dédié à l’un des 3 skaters, Denis « Panik » Paracek, décédé en Afghanistan, en 2011, à 41 ans. Ses amis d’enfance l’ont perdu de vue pendant 20 ans et se retrouvent à l’occasion de son enterrement… Ils évoquent leurs souvenirs de lui, le parcours de Denis et de l’époque… et dressent ainsi le portrait de la culture du skate en RDA, ainsi que des instances politiques et sociales de l’époque. On apprend de nombreuses anecdotes et on est parfois surpris des réactions des autorités et des adultes envers ces adolescents qui voient dans ce sport un moyen de liberté, de se tourner vers l’Occident et la liberté…
Le documentaire est constitué en partie des films en « super 8 » tournés par l’un d’entre eux . Avoir une caméra en RDA et en étant pré-adolescent ou adolescent était une chose rare en RDA, et les images sont assez précieuses. Le reste du documentaire se divise entre séquences de film d’animation et images d’archives officielles comme la chute du Mur de Berlin.
Le résultat est un patchwork énergique, d’autant plus que les images sont soutenues par une bande son principalement punk rock. Même s’il est pointu ( on voit beaucoup de skate), et s’il nous parle d’un illustre inconnu, Denis, le documentaire est très intéressant pour les néophytes en skate dont je fais partie. C’est également un beau et émouvant témoignage d’amitié.
This ain’t California – Derrière le mur La Californie
Prix :
Berlin International Film Festival – Dialogue en Perspective Award
Prix du Public du festival du film d’aventure à Valenciennes
Lighthouse International Film Festival – Prix Spécial du Jury
Nashville Film Festival – Prix Spécial du Jury pour la Réalisation
Filmkunstfest Schwerin – Prix pour la promotion des Jeunes Talents
Sydney Cockatoo Island Film Festival – Prix du Meilleur Documentaire
International Skateboard Film Festival, L.A, – Meilleur Réalisateur
International Skateboard Film Festival, L.A, – Meilleur Scenario Original
Cannes Independant Film Festival – Meilleur documentaire
Derrière le mur la Californie(THIS AIN’T CALIFORNIA)
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Réalisateur : Marten Persiel
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Durée : 1h 40m
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Bande originale : Lars Damm
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Acteurs : Anneke Schwabe, Tina Bartel, David Nathan
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Scénario : Marten Persiel, Ira Wedel