Pour les 400 ans de la mort de Shakespeare, parlons de la comédie « Le Songe d’une nuit d’été » (A Midsummer Night’s Dream). Un pièce sur l’amour, le désir et l’inconscient (Shakespeare était un précurseur de Freud !) Le barde nous parle aussi du théâtre de son époque … J’aime cette pièce légère, qui nous transporte dans un autre univers, féérique et mythologique… Mais aussi l’humour avec la troupe de comédiens.
On parlera des nombreuses adaptations cinématographiques de cette pièce.
Je vous propose également un retour sur la pièce de théâtre « A Midsummer Night’s Dream » (version de Nicolas Briançon). Cet avis a été précédemment publié sur le Plus du Nouvel Obs lors de la sortie de la pièce.
L‘histoire du Songe d’une nuit d’été :
Lysandre veut épouser Hermia. Hermia veut épouser Lysandre… Mais Egée, père d’Hermia, la destine à Démétrius, dont Héléna est amoureuse. Pour échapper à Egée, Lysandre et Hermia s’enfuient alors dans la forêt…Dans la forêt, Oberon, roi des Elfes, a ordonné à son fidèle Puck de verser une potion magique sur les paupières de sa maîtresse Titania, pour la punir de sa désobéissance. Puck se trompe… Ceux qui s’aimaient se détestent et vice-versa…
Les adaptations au cinéma de la pièce Le songe d’une nuit d’été
« Le songe d’une nuit d’été » est une pièce intemporelle. Cette pièce fut l’objet de nombreuses réprésentations au théâtre, et dès les débuts du cinéma.
La première adaptation date en effet de 1909, il s’agit d’un film muet français avec le clown anglais Foottit (clown qui formera un célèbre duo avec Chocolat).
Hollywood donnera sa version en 1935 : « Le Songe d’une nuit d’été » est réalisé par Max Reinhardt et William Dieterle d’après une mise en scène de Max Reinhardt, avec James Cagney (Bottom), Mickey Rooney (Puck) et Olivia de Havilland (Hermia).
En 1955, Ingmar Bergman réalisera Sourires d’une nuit d’été (Sommarnattens leende), visiblement très influencé par Shakespeare, mais aussi par le vaudeville.
En 1968, Helen Mirren, Judi Dench , Diana Rigg ont été réunies par Peter Hall pour jouer « Le Songe d’une nuit d’été »dans une version assez dénudée…Voici quelques photos et un reportage du Telegraph revenant sur le tournage.
En 1969, année érotique, Le Songe d’une nuit d’été revient sur les écrans français avec Claude Jade et Jean-Claude Drouot. Le réalisateur était Jean Christophe Averty.
La BBC a bien entendu réalisé une version du Songe d’une nuit d’été.
C’était en 1981, encore une fois avec Helen Mirren. Cette fois, Miss Mirren donnait la réplique à Nigel Davenport.
L’année suivante, en 1982, sortira « Comédie érotique d’une nuit d’été » (A midsummer night’s sex comedy); de et avec Woody Allen.
Woody Allen s’est clairement inspiré du titre de la pièce shakespearienne, mais aussi pour les chassés- croisés amoureux.
Enfin, j’ai vu Le songe d’une nuit d’été, version 1999.
L’histoire se passe désormais en Toscane à la fin du XIXe siècle (Tiens, la Toscane avait déjà servi de lieu de tournage à Kenneth Branagh pour « Beaucoup de bruit pour rien » …Le panel de stars est impressionnant… Michelle Pfeiffer en Titania, Kevin Kline avec une tête d’âne, c’est quand même quelque chose ! Mais pour le reste, j’avoue que le film ne m’a pas marquée.
D’autres variations ont été réalisées depuis… Comme vous le voyez cette pièce a inspiré les cinéastes, et chacun y a mis son grain de sel !
*** Passons maintenant à une variation moderne et française de la pièce…
Avis sur Le songe d’une nuit d’été – mise en scène par Nicolas Briancon
Premier bon point : je suis restée jusqu’au bout des deux heures trente de représentation ! J’ai déjà quitté un théâtre lors d’une représentation d' »Hamlet » complètement déjantée- mais c’est une autre histoire- et pourtant j’étais mieux placée.
Deuxième bon point : la pièce choisie. Dire que l’œuvre de Shakespeare est moderne est une lapalissade. Donc convertir une pièce du Barde à la sauce sixties et seventies entre disco, chapeau melon et bottes de cuir, why not ?
« Le Songe … » est une pièce idéale à adapter, une pièce dans laquelle Shakespeare célèbre l’amour et le théâtre.
En parlant de théâtre, la mise en abyme (une troupe de comédiens répète et va présenter son spectacle au roi) permet une réflexion sur le théâtre, et Shakespeare n’hésite pas à relativiser l’importance du théâtre en s’auto-parodiant.
On y trouve des princesses, un lion hilarant, des fées qui dansent, la lune, un roi, des mariages, des comédiens, une tête d’âne, un mur hilarant lui aussi et tout ce qu’il faut pour faire un bon spectacle.
Troisième bon point : une mise en scène qui dépote. Avec sa musique 70s, Barry White en tête et ses danses, on ne s’ennuie pas ! Alors oui, il faut passer un premier moment de surprise si vous êtes habitué(e) au théâtre classique, mais le texte m’a semblé très fidèle à l’original et c’est tout de même l’essentiel, non?
En conclusion
Nicolas Briançon, avec une équipe de 20 comédiens et danseurs menée par Lorànt Deutsch (avec son physique juvénile et son air malicieux il était tout désigné pour incarner Puck) et Mélanie Doutey (très belle en « Titania »), nous offre un beau divertissement qui fera assurément aimer Shakespeare et donne envie de lire l’original afin de comparer les répliques. Mention spéciale aux comédiens incarnant des comédiens amateurs : ils m’ont fait hurler de rire. Il y a même une touche d’actualité : le mot « bravitude » est sorti à un moment !
- « Le songe d’une nuit d’été » de Shakespeare, adapté et mis en scène par Nicolas Briançon,résumé par les comédiens dont Mélanie Doutey et Lorant Deutsch. >Lien
La bande annonce du spectacle :
-> Si vous voulez en savoir plus sur la pièce originale et ses différentes adaptations musicales, théâtrales ou cinématographiques, rendez-vous sur la page Wikipédia .