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[Avis] Belfast, un film de Kenneth Branagh

Vous cherchez un avis sur le film « Belfast » ? Vous êtes au bon endroit.
Avec « Belfast« , Kenneth Branagh fait revivre la capitale de l’Irlande du Nord de 1969, et signe son œuvre la plus personnelle. Il y raconte en effet son enfance alors que la guerre civile irlandaise éclate.
Cette chronique intimiste et historique a été tournée en noir et blanc.
Vainqueur du Golden Globe 2022 du meilleur scénario et du Prix du Public du Festival international de Toronto 2021, le film a aussi reçu l’Oscar du meilleur scénario lors de la 94ème cérémonie des Oscars…

Synopsis du film Belfast

Belfast. Été 1969, nous voilà plongés dans la vie de Buddy, 9 ans. Issu de la classe ouvrière, cet enfant choyé et évoluant dans une communauté chaleureuse et soudée tombe amoureux de la télévision et des salles de cinéma. Nourri par l’imaginaire des films américains le faisant voyager, les rêves du petit garçon tournent au cauchemar lorsque la révolte sociale et les émeutes viennent rythmer son quotidien.

Avis : Belfast, le film d’une vie

Pour Kenneth Branagh, « Belfast » est le film de sa vie. Dans tous les sens du terme.

A travers le personnage de Buddy, 9 ans, le réalisateur raconte sa propre histoire et sa vision de la guerre civile irlandais , à travers ses souvenirs d’enfant. « Belfast » est aussi le film de sa vie professionnelle, Branagh ayant été récompensé de l’Oscar du meilleur scénario original.
Kenneth Branagh nous avait surtout habitués à des adaptations de classiques de la littérature. Il a ainsi adapté nombre d’œuvres de Shakespeare – le théâtre a été son premier métier, il est diplômé de la Royal Academy of Dramatic Art. De plus, le réalisateur a tourné une version du « Frankenstein » de Mary Shelley. Et, plus récemment, le réalisateur s’est mis en tête d’adapter des romans d’Agatha Christie (« Le Crime de l’Orient express« , « Mort sur le Nil »).
Enfin, pour Disney, il a réalisé des adaptations de livres pour enfants Cendrillon et Artemis Fowl. N’oublions pas que Kenneth Branagh a aussi réalisé un Thor ! Bref, Mr Branagh a une filmographie variée (je ne parle pas de ces rôles d’acteurs…) Toutefois, il me semble qu’il n’avait jamais inclus d’éléments autobiographique dans ses films. De même, les drames historiques ne font pas partie de ses habitudes de réalisateurs…

Un casting 5 étoiles et irlandais

Dans un souci de réalisme, le casting est d’origine irlandaise : Caitriona Balfe (Outlander), la mère de Buddy, est sud irlandaise, Jamie Dornan (la saga Cinquante Nuances de Grey) qui incarne le père du jeune héros, est de Belfast . Judi Dench a une partie de sa famille qui a grandi en Irlande. Quant à Ciarán Hinds, il a grandi à Belfast, à quelques mètres de Kenneth Branagh… Autant dire la guerre civile n’est pas loin dans les esprits des acteurs.

Les « gens de Belfast » forment une communauté attachante et rassurante, les voisins se connaissent tous, voire sont de la même famille. Kenneth Branagh en profite pour dresser quelques portraits hauts en couleur et rendre hommage à ses aïeux, des personnes au milieu modeste, avec certes des défauts, mais surtout formant une famille aimante.

Un enfance dans Belfast en guerre.


A travers les yeux d’un enfant, Branagh montre l’absurdité de la guerre fratricide qui a eu lieu en Irlande. Comment savoir en effet si tel ou tel gamin de son entourage est catholique ou protestant ? Avec son prénom ? La réponse est dans le film : cela ne marche pas. Peut-il, lui, protestant, aimer une catholique ? A l’exception d’un personnage vraiment détestable, les habitants du quartier cohabitent en harmonie , quelle que soit leur religion, ce qui rend d’autant plus incompréhensible la situation pour Buddy. De nombreux films ont utilisé ce procédé narratif, citons par exemple le récent « Jojo Rabbit« .

Outre le drame de la guerre civile et la guerre de religion, le film pose la question de l’exil. Quitter ses racines, sa famille, ses amis, son quartier … être mal accueilli, mal compris à cause de son accent… Mais quitter Belfast, cela signifie aussi rester en vie,les actes de terrorisme se multipliant dans leur quartier ne plus avoir de dettes. La mère de Buddy qui élève seule ses enfants à Belfast, est profondément attachée à son quartier. Le père de Buddy, lui, travaille pour nourrir sa famille en Angleterre et imagine même partir en Australie. Quitter ou ne pas quitter Belfast … Telle est la question.

L’image d’une Belfast magnifiée

Le film bénéficie d’une photographie en noir et blanc à couper le souffle signée Haris Zambarloukos. Ce noir et blanc symbolise le passé. La scène d’exposition, elle, est en couleurs… Le passage de la couleur au noir et blanc est une très bonne idée de mise en scène à mon avis. En outre, j’ai aimé l’utilisation des chansons de Van Morrison.
Pour moi c’est une œuvre soignée, certains y verront peut-être de l’auteurisme ou de l’affectation.

Une fin poétique et marquante…

Dans les compléments du blu-ray, on peut visionner une fin alternative.
Cette fin était très personnelle puisque on voyait Kenneth Branagh, de nos jours, jouant son propre rôle, retourner à Belfast. Chaperonné par une guide, il lui révèle qu’il connaît le coin, puis se retrouve nez à nez avec une dame qu’il a connu enfant. L’image en couleurs passe en noir et blanc ou les acteurs (enfants et adultes) du film arrivent et marchent aux côtés du réalisateur… En fait, ce final était émouvant, mais peut-être un peu trop long

De fait, la fin de « Belfast » retenue est beaucoup plus brève, moins explicative mais poignante avec cette dédicace : « A ceux qui sont partis, à ceux qui sont restés et à ceux qui nous ont quitté. « 

Vous l’avez compris : j’ai été conquise par « Belfast » pour l’histoire que le film raconte, et également par sa mise en scène.

Fiche du film Belfast

De Kenneth Branagh
Avec Jude Hill,Jamie Dornan, Caitriona Balfe, Judi Dench, Ciaran Hinds, Lewis McAskie

Au cinéma en France le 02 mars 2022

Durée : 1h38

Informations via la Fiche du film Belfast sur Cinétrafic


Sortie DVD et Blu ray le 6 juillet 2022
Les bonus du Blu- ray Belfast sont comme toujours sympathiques.

Le complément le plus intéressant est la fin alternative.

Toutefois j’ai aimé les entretiens avec les acteurs, notamment lorsqu’on leur a demandé de raconter leur enfance, leur plus grosse bêtises de gamins…

Et j’apprécie toujours les bonus « making of ». Par exemple, on apprend que le quartier de Belfast du film a été construit de A à Z… mais bien à Belfast.




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