Spielberg + West Side Story = réussite ?
Voici à l’occasion de sa sortie en vidéo le 15 avril mes 4 raisons de voir le West Side Story des années 2020, drame musical qui a récolté quelques Oscars…
Petite précision d’ordre historique avant de commencer :
La version de Spielberg n’est pas un remake du film de 61.
Il s’agit en fait d’une nouvelle adaptation du musical de Broadway en date de 1957.
Certes, l’histoire reste la même puisque le film de 1961 est une adaptation de la pièce de 57 mais il me semble important de préciser que Spielberg et son équipe sont revenus au matériel original.
Notons aussi que Stephen Sondheim, parolier de West Side Story, était encore vivant à l’époque du tournage et a pu travailler sur ce film….. Un des bonus est d’ailleurs un hommage à Sondheim, décédé en 2021…
4 raisons de voir le West Side Story de Spielberg
1/ Pour la musique
West Side Story est l’une des plus célèbres comédies musicales américaines, la musique de Leonard Bernstein et des textes de Stephen Sondheim sont cultes. Les airs sont entraînants, poignants, mémorables.
Qui n’a pas entendu un air de West Side Story une fois dans sa vie ? Outre les chansons d’amour, de nombreux thèmes sont abordés : « America » traite du rêve américain et d’intégration, de racisme. « I feel pretty » chanté par Maria parle de confiance en soi, l’amour donnant des ailes. « Gee, Officer Krupke » parle de délinquance….
2/ Parce que l’histoire de West Side Story est indémodable.
On pourrait résumer l’histoire ainsi.
New York.1957. Deux bandes de jeunes, les Jets et les Sharks, se font la guerre dans un quartier pauvre pour le contrôle de leur rue. Au milieu de ce conflit territorial, Tony tombe amoureux de Maria dont le frère (Bernardo) est le chef du clan Sharks.
Les membres des Jets sont des « white trash » comme on dirait, avec des origines européennes ; par exemple, « Tony » s’appelle Anton Wyzek, un nom et prénom originaires de l’Europe de l’Est. Les Sharks sont « latinos« , plus précisément portoricains.
Un amour contrarié à la Roméo et Juliette, un clash des cultures… Le racisme, la violence, la guerre des gangs et la délinquance … Autant de sujets toujours d’actualité.
3/ Pour la mise en scène et la photographie
La mise en scène de Spielberg est virtuose, je n’ai pas d’autres termes.
La scène d’ouverture est très forte, au début on n’a pas du tout l’impression d’être à New York, mais plutôt sur une zone désaffectée, voire une zone de guerre…
La photographie signée Janusz Kamiński est superbe. On remarquera un excellent travail sur les couleurs également.
ainsi, les Jets sont vêtus en général de blanc et de bleu, de couleurs froides…
Les Sharks, eux, sont en jaune, brun, orange, rouge et noir… Maria et Valentina, elles ont intégré les deux palettes de couleurs dans leur garde-robe.
Un plan en contre plongée est particulièrement magnifique, le générique de fin tout en ombre et lumière est superbe. L’affrontement entre les gangs est symbolisé par leurs ombres approchantes.
Et bien sûr les numéros dansés sont parfaitement filmés ce qui sublime les chorégraphies… J’ai surtout aimé « America ».
4/ Pour le casting
Pas facile de faire oublier Natalie Wood et George Chakiris…
L’idée de la production de 2020 était de donner un coup de jeune au casting – et aussi d’éviter le Brownface du film des années 60.
Rachel Zegler incarne la jeune Maria ( Maria, Mariiiaaa) et succède à Natalie Wood.
Cette actrice « débutante » au physique gracile et juvénile possède un très beau brin de voix.
Steven Spielberg a souhaité que les personnages portoricains soient interprétés par des acteurs » latinos » qui parlent espagnol. Le réalisateur voulait aussi que les acteurs soient capables de chanter. Et Rachel Zegler remplit ces deux conditions car elle a des origines colombiennes et elle chante à merveille.
A noter que les dialogues en espagnol, en VO, ne sont volontairement pas sous-titrés.
Tony, l’amoureux de Maria est interprété par un acteur connu : Ansel Elgort (Divergente, nos étoiles contraires, Baby Driver… ) L’acteur sait danser, et se débrouille bien en chant.
Ariana DeBose a remporté l’Oscar du meilleur second rôle féminin pour sa reprise du personnage d’Anita dans « West Side Story ». Un rôle décidément porte-bonheur, Rita Moreno ayant reçu le même prix en 1962 !
En parlant de Rita Moreno : elle retourne dans l’univers de West Side Story dans un très beau rôle, créé juste pour elle. A 90 ans, elle joue Valentina, une veuve qui fait le pont entre la culture américaine et « latino », et entre les Jets et Sharks qu’elle a connu dès leur naissance…
Dans le rôle de Riff, Mike Faist, habitué des musicals (Dear Evan Hansen) se démarque. Ce comédien chante et danse à la perfection, et il possède le physique et la gouaille de Riff, le leader des Jets. Ce rôle lui a valu une nomination comme meilleur acteur dans un second rôle à la 75ᵉ cérémonie des British Academy Awards. Gageons qu’on reparlera de lui.
J’ai aussi remarqué l’interprète de Bernardo, David Alvarez, Corey Stoll qui joue un policier, Ezra/ Iris Menas dans le rôle non binaire d’Anybodys…
West Side Story donne un nouveau souffle au musical culte, et on comprend au vu de sa qualité que le film se soit retrouvé aux Oscars, même si personnellement j’aimerais voir de nouveaux drames musicaux ou des comédies musicales « originales ».
Fiche film de West Side Story (2021)
Au cinéma le 08 décembre 2021
Durée : 2h36
De Steven Spielberg
Avec Ansel Elgort, Rachel Zegler, Rita Moreno….
En 4K UHD, Blu-Ray, DVD et Vidéo à la demande depuis le 15 avril 2022, et en Achat digital depuis le 7 avril,
Editeur : 20th Century Studios.
– Le site Internet de l’éditeur, sa page Facebook et sa page Twitter.
– lien vers la fiche Cinetrafic du film West Side Story : https://www.cinetrafic.fr/film/50769/west-side-story
J’ai reçu le Blu-Ray, dans le cadre de DVDtrafic. Merci à cette opération d’exister !
